lundi 6 mars 2017

LES HATHAWAY - Tome 2 : L'étreinte de l'aube


Lisa Kleypas 
Les Editions J'ai lu (2011)
Sortie originale 2008
379 pages 

Synopsis :
Kev Merripen a aimé Winnifred Hathaway dès le jour où la famille de celle-ci l'a tiré des griffes la mort. Il n'était alors qu'un jeune garçon. Aujourd'hui, cet homme séduisant, aux origines mystérieuses, craint que les ombres de son passé ne détruisent la lumineuse Winnifred. Aussi refuse-t-il de céder à la tentation et laisse-t-il partir l'élue de son coeur. Pourtant, si la longue absence de Winnifred n'a pas émoussé son amour pour elle, le temps a rendu Kev plus dur et plus froid. D'autant qu'il sait que, pour la conquérir, il lui faudra affronter le dangereux secret qui scelle son destin.



« Les Hathaway étaient une famille plutôt originale, composée de quatre filles, d'un garçon, et de Merripen, lequel était un Rom comme Cam. Personne ne semblait en savoir beaucoup sur celui-là, hormis le fait qu'il avait été recueilli par la famille Hathaway alors qu'il était enfant, après avoir été blessé et laissé pour mort lors d'une chasse aux gitans. Il était davantage qu'un domestique, sans toutefois faire vraiment partie de la famille. Comment Merripen allait-il se conduire en l'absence de Winnifred ? Personne ne le savait, mais Cam pressentait que ce ne serait pas facile. Peu de personnes étaient aussi dissemblables que la pâle invalide et le grand Rom. Autant la première était blonde, douce, éthérée, autant le second était sombre, rude et à peine civilisé. Mais un lien s'était tissé entre eux, aussi mystérieux que celui qui ramène inéluctablement le faucon dans la même forêt, suivant une carte invisible gravée en lui »

Ouh la ! Je l’attendais avec une grande impatience ce 2ème tome de la saga Les Hathaway de l’auteure américaine Lisa Kleypas ! Vu les prémices de la tension amoureuse que j’avais eu plaisir à lire dans le précédent tome, je me doutais bien que notre cher Merripen allait répondre à toutes mes attentes et ce fut le cas ! Quant à la jolie et fragile Winnifred, c’est un plaisir de la voir revenir parmi les siens à Ramsay House totalement guérie après une cure de santé en France et surtout plus déterminée que jamais à conquérir le cœur de l’homme qu’elle aime depuis son enfance….
Certes l’histoire d’un enfant « vagabond » recueilli dans une famille qui finit par tomber amoureux de l’une des filles de la maison n’est pas hyper originale (je pense notamment à l’œuvre mythique d’Emilie Brontë « les hauts de Hurlevent ») mais il n’empêche que Lisa Kleypas a su tirer son épingle du jeu et face à des rebondissements de toutes sortes, elle m’a permis de frémir plus d’une fois pour notre jeune couple….Je ne peux que qualifier ma lecture de coup de cœur car durant deux jours, je n’ai pensé qu’à eux et je profitais de chacun de mes moments de temps libre pour me replonger dans leurs aventures !


L’étreinte de l’aube se déroule en 1851, c’est l’histoire d’un amour contrarié, d’un amour interdit, secret et platonique de nos deux amoureux transis qui n’oseront jamais faire un pas l’un vers l’autre durant presque quinze années et quand enfin, Winnifred se décide à prendre le taureau par les cornes, celui-ci la repousse car il ne veut pas la compromettre….

Notre héroïne va ravaler sa fierté et son amour. Elle va partir pour deux longues années loin de la source du tourment de son cœur afin de se refaire une santé et lui montrer enfin qu’elle n’est pas un objet d’adoration fragile que l’on vénère et que l’on admire de loin mais qu’elle est une jeune femme faite de chair et de sang qui se languit depuis tant d’années pour l’homme qu’elle aime qui se refuse à répondre à son amour pour des raisons obscures totalement incompréhensible de la part de notre héroïne….Et quand une femme désire quelque chose, elle arrive toujours à ses fins….Tenez-le en pour dit !

« Depuis toujours, Winnifred le trouvait beau; beau à la manière d'un paysage austère ou d'un jour de tempête. Kev Merripen était grand, imposant, l'allure farouche, les traits accusés et les yeux si sombres que l'on discernait à peine la pupille de l'iris. Ses cheveux noirs corbeau étaient épais, et ses sourcils fournis formaient presque une ligne horizontale. Elle trouvait le pli mélancolique, inquiétant, qui marquait en permanence le coin de sa belle bouche, irrésistible. Merripen... Son amour, mais non pas son amoureux. Tous deux se connaissaient depuis l'enfance, lorsqu'il était arrivé dans sa famille. Même si les Hathaway l'avaient toujours traité comme l'un des leurs, Merripen demeurait en marge, jouant à la fois le rôle de domestique et de protecteur ».

« Quitter Merripen lui brisait le cœur. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Elle était invalide depuis qu'elle avait souffert de la scarlatine, deux ans auparavant. Elle était frêle, fragile, toujours au bord de l'épuisement, et sujette aux évanouissements. « Faiblesse des poumons», avaient diagnostiqué tous les médecins. Rien d'autre à faire que de se résigner à une vie de quasi-grabataire et à une mort prématurée. Mais Winnifred n'acceptait pas un tel destin. Elle aspirait à bien se porter, à jouir de ce que la plupart des gens considéraient comme allant de soi : danser, rire, se promener dans la campagne. Elle voulait être libre d'aimer, de se marier, d'avoir un jour sa propre famille ».

« Hélas, étant donné son état physique, rien de tout cela ne lui était accessible. Mais cela allait bientôt changer. Elle partait le jour même pour la France, dans une clinique dirigée par un jeune médecin dynamique, Julian Harrow, qui obtenait des résultats remarquables avec des patients comme elle. Ses traitements, jugés non orthodoxes, étaient controversés, mais Winnifred était prête à tout pour guérir. Parce que tant qu'elle irait mal, elle ne pourrait pas avoir Merripen ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Des flash-backs sur la vie familiale des Hathaway avec leurs parents : C’est avec grand plaisir que j’ai enfin pu lire un peu de l’enfance de cette fratrie haute en couleur ! S’il n’y a pas grand-chose de particulier à raconter sur la mère – à part un amour inébranlable de son mari et de ses enfants - on comprend rapidement que le caractère parfois farfelu des membres de la fratrie provient essentiellement de M. Hathaway. Celui-ci s’était mis un point d’honneur à éduquer de la même manière tous ses enfants, que ce soit son fils ou ses quatre filles car il ne faut pas oublier qu’à cette époque, les femmes n’avaient pas droit à grand-chose en matière d’éducation et une femme intelligente faisait peur aux hommes…..Du coup, on comprend pourquoi nos héroïnes ont rencontré des difficultés à s’intégrer….(cela dit, cette manière de penser existe encore dans bien des pays du monde, n’est-ce pas…Il ne fait pas bon naître femme dans ces certains endroits du globe…). Dans ce tome-ci, nous avons aussi droit au passage de la scarlatine qui va profondément marquer le destin de cette famille - Surtout celui de Leo et Winnifred - A peine quelque temps après la mort de leurs parents, cela va être un énorme coup dur pour les Hathaway ! Nous revenons ainsi sur le courage dont a fait preuve Amelia durant cette épreuve et le passage où Merripen a confectionné une potion avec des plantes pour sauver Winnifred et Leo…..Toutes les zones obscures et les questions que nous nous posions à propos de cette partie de l’histoire de la famille Hathaway trouvent donc leurs réponses dans l’étreinte de l’aube…J’ai juste une remarque par rapport aux parents….Dans la mesure où ils ont été très aimants avec leurs enfants (et c’était réciproque), je m’interroge sur le fait que leurs disparitions respectives n’aient pas ébranlé plus que cela la fratrie….Certes, à cette époque, la mort était courante et il n’était pas rare de perdre ses parents à 20 ans, mais tout de même, j’aurais aimé qu’ils soient un peu plus évoqués car jusqu’à maintenant, dans les deux premiers tomes, on ne ressent pas vraiment la tristesse et le manque laissés par leur absence….Bon après, je veux bien comprendre que Lisa Kleypas n’ait pas souhaiter faire des Hathaway une famille larmoyante mais plutôt des battants qui jouissent du moindre petit bonheur qui leur arrive dans leur vie !

2#-L’enfance de Merripen : Elevé à la dure par son oncle, un chef bohémien, il était destiné à faire des combats contre d’autres enfants (chouette comme occupation !...). Son physique déjà exceptionnel lui permettait de gagner à chaque fois. Son cœur se durcissant au fur et à mesure des coups et des nuits passées à dormir à même le sol, traité comme un chien. Un jour, une expédition punitive menée par des paysans anglais du coin va faire fuir la tribu. Merripen sera blessé et laissé pour mort dans un champ avant d’être recueilli par M. Hathaway qui va le soigner et le laisser vivre dans sa famille en ne lui imposant jamais rien et en lui laissant toujours le choix de partir. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Ainsi nous apprenons que le tatouage du cheval mythique irlandais qu’il porte sur sa peau a un rapport avec le propre tatouage de Cam Rohan….En effet, les deux hommes sont frères mais ne le savaient pas ! (le monde est petit, me direz-vous !). Du coup, il est intéressant de voir l’évolution de leur relation et comme toujours, c’est quand on risque de voir mourir la personne que l’on se rend compte qu’elle compte pour nous….Dans ce cas, c’est Cam qui a failli y passer…Heureusement, il a été secouru et en partie soigné par un groupe de bohémiens et y a reconnu des membres de sa famille qu’il n’avait pas revu depuis qu’il avait 10 ans, quand il a été « vendu » au club Le Jenner’s…..Si sa grand-mère est morte depuis longtemps, cela ne va pas l’empêcher d’apprendre enfin qui est son père (et du coup, le père aussi de Merripen)…..Bon, pour la suite, j’en parle dans les aspects négatifs de ma lecture un peu plus bas…..

« — Qui es-tu, Merripen ? demanda-t-il à voix basse.
— Personne, marmonna le grand Rom en reprenant son brossage.
— Tu as fait un jour partie d'une tribu. Tu devais avoir de la famille.
— Je ne me souviens pas de mon père, et ma mère est morte à ma naissance.
— La mienne aussi. J'ai été élevé par ma grand-mère. La main de Merripen, celle qui tenait l'étrille, s'immobilisa. Tous deux se tinrent cois. Un silence pesant s'abattit dans l'écurie, troublé seulement par le piétinement épisodique d'un cheval.
— J'ai été élevé par mon oncle. Pour devenir un asharibe.
— Ah. Cam s'abstint soigneusement de montrer la moindre pitié, ce qui ne l'empêcha pas de penser : «Pauvre gamin ! » Il comprenait mieux pourquoi Merripen se battait aussi bien. Certaines tribus rom sélectionnaient les garçons les plus costauds pour en faire des combattants à mains nues, et les faisaient s'affronter lors des fêtes, des marchés ou dans des arrière-cours de pubs au milieu d'un cercle de parieurs. Certains des garçons étaient défigurés, voire tués. Ceux qui survivaient, endurcis jusqu'à la pointe des bottes, recelaient le titre de guerriers de la tribu.
— Eh bien, voilà qui explique la douceur de ton caractère, commenta Cam. Est-ce la raison pour laquelle tu as choisi de rester avec les Hathaway quand ils t'ont recueilli ? Parce que tu ne voulais plus vivre en asharibe?
— Oui.
— Tu mens, phral, l'accusa Cam en l'observant d'un œil aigu. C'est pour une autre raison que tu es resté. Le teint bistré de Merripen s'assombrit comme il rougissait, et il sut qu'il avait deviné juste.
— Tu es resté pour elle, ajouta-t-il avec calme ». 

« — Puis-je entrer? L'imprécation mourut sur les lèvres de Kev. Il ne dominait plus ses sens. Il ferma les yeux, le souffle tremblant, et il attendit. « C'est toi, se dit-il. Tu es venue. » Enfin!
— Tu es seul depuis trop longtemps, reprit-elle en s'approchant. J'ai pensé que tu souhaiterais peut-être avoir un peu de compagnie. Je m'appelle Winnifred. Le cœur battant, Kev absorbait son odeur, le son de sa voix. Après avoir hésité, il ouvrit les yeux. Il n'aurait jamais imaginé qu'une gadji pût soutenir la comparaison avec les filles rom. Pourtant, celle-ci était extraordinaire. C'était une créature irréelle, aussi pâle que la lune, avec des cheveux argentés, des traits fins et une expression de gravité tendre. Elle paraissait aimante, innocente et douce. Tout ce qu'il n'était pas. Elle lui fit une telle impression qu'il tendit les mains et les referma sur ses avant-bras avec un grognement étouffé ».

3#-Le flash-back deux années auparavant : Amelia et Cam sont maintenant mariés. Leo a commencé à accepter la mort de sa fiancée Laura et veut se reprendre en main. Et Winnifred ? Et bien notre héroïne a été témoin de l’histoire d’amour entre sa sœur aînée et un bohémien qui leur a apporté à tous stabilité et réconfort (et confort financier) dans la famille. Si Amelia a pu se marier avec un bohémien pourquoi pas elle ? Pourquoi ne pas enfin écouter son cœur qui bat depuis plus d’une décennie pour Merripen ? Mais voilà, il y a son état de santé très fragile qui ne lui permet guère espérer une vie normale….Notre héroïne va donc décider de tenter le tout pour le tout pour retrouver la santé car elle sait que ce n’est qu’à cette condition que Merripen pourra accepter de ne « pas la blesser » lors de rapprochements intimes. C’est presque palpable toute cette tension que notre colosse bohémien dégage lorsqu’il est en présence de la jolie demoiselle et la scène de leurs « adieux » avant qu’elle ne parte en France est très intense….C’est vraiment une déchirure pour ces deux-là et même si Merripen n’est pas convaincu de cette solution, il va être obligé de voir s’éloigner Winnifred pendant un certain temps….Un temps qu’il mettra à profit pour se perfectionner dans la gestion du domaine mais aussi pour durcir son coeur….


« — Ne pars pas, murmura-t-il, à voix si basse qu'elle l'entendit à peine. Elle lutta pour afficher un calme apparent alors qu'un frisson à la fois brûlant et glacé lui courait le long du dos.
— Ferme la porte, s'il te plaît, parvint-elle à articuler. Ils auraient besoin d'intimité pour la conversation qui allait suivre. Merripen ne bougea pas. Mais son visage hâlé se colora et ses yeux noirs étincelèrent avec une férocité dont il n'était pas coutumier. Quand elle se dirigea vers la porte pour la fermer elle-même, il s'écarta, comme si le moindre contact entre eux risquait de déboucher sur une catastrophe. — Pourquoi ne veux-tu pas que je m'en aille, Kev? souffla-t-elle.
— Tu ne seras pas en sécurité, là-bas.
— Mais si. Je fais confiance au Dr Harrow. Son traitement me paraît raisonnable, et il connaît un fort taux de réussite...
— Il a eu autant d'échecs que de succès. Il y a de meilleurs médecins ici, à Londres. Tu devrais les consulter d'abord.
— Je pense que j'ai de meilleures chances avec le Dr Harrow. Winnifred sourit, les yeux rivés à ceux, si sombres, de Merripen. Elle percevait ce qu'il ne pouvait dire.
— Je te reviendrai. Je te le promets. Il fit mine de ne pas entendre. Toutes les tentatives de Winnifred pour exposer leurs sentiments en pleine lumière se heurtaient à une résistance opiniâtre. Jamais il n'admettrait qu'elle comptait pour lui, ni ne la traiterait autrement que comme une invalide qui avait besoin de sa protection. Un papillon sous une cloche de verre. Et pendant ce temps-là, il menait sa vie privée à sa guise. Bien qu'il fût excessivement discret sur sa vie privée, Winnifred ne doutait pas que de nombreuses femmes lui avaient offert leur corps et s'étaient servies de lui pour leur propre jouissance. Chaque fois qu'elle pensait à Merripen couchant avec une autre, une colère mêlée d'amertume la submergeait. Tous ceux qui la connaissaient auraient été choqués s'ils avaient su à quel point son désir de lui était intense. Merripen le premier ».

« —Bien, dit-elle froidement. L'heure du départ approche. Inutile de t'inquiéter, Kev. Léo prendra soin de moi pendant notre séjour en France, et...
— Ton frère n'est même pas capable de prendre soin de lui, coupa-t-il. Tu ne partiras pas. Tu vas rester ici pour que je puisse... Il se tut abruptement. Mais Winnifred avait perçu quelque chose qui ressemblait à de la fureur ou à de l'angoisse dans sa voix. Voilà qui devenait intéressant. Son cœur s'emballa.
— Il n'y a... commença-t-elle avant de s'interrompre pour reprendre son souffle. Il n'y a qu'une seule chose qui pourrait m'empêcher de partir.
— Laquelle ? demanda-t-il en l'observant d'un œil aigu. Il fallut à Winnifred un moment pour trouver le courage de poursuivre.
— Dis-moi que tu m'aimes, lâcha-t-elle. Dis-le moi et je resterai. Il écarquilla les yeux. Un son étouffé lui échappa, brisant le silence avec la brutalité d'une hache qui fend l'air. Puis il demeura silencieux, pétrifié. En proie à un curieux mélange d'amusement et de désespoir, Winnifred attendit sa réponse.
— Je tiens à tous les membres de ta famille, finit-il par dire.
— Non. Tu sais que ce n'est pas ce que je te demande. Elle s'avança vers lui, posa ses mains pâles à plat sur son torse musclé. Elle perçut le frémissement qui le secoua tout entier.
— Je t'en prie, reprit-elle, mortifiée d'entendre l'inflexion désespérée de sa propre voix. Il me serait égal de mourir demain, si seulement je pouvais te l'entendre dire juste une fois.
— Arrête ! gronda-t-il en reculant d'un pas. Jetant au vent toute prudence, Winnifred suivit son mouvement et referma les doigts sur le tissu de sa chemise.
— Dis-le-moi. Soyons enfin sincères et honnêtes.
— Tais-toi, tu vas te rendre malade. Le fait qu'il ait raison l'agaça. Elle sentait venir cette faiblesse familière, ce vertige qui accompagnaient les battements erratiques de son cœur et les inspirations précipitées de son souffle. Elle maudit son corps qui la trahissait.
— Je t'aime, murmura-t-elle d'un ton pitoyable. Et si je me portais bien, aucune puissance au monde ne pourrait me tenir loin de toi. Si j'allais bien, je t'accueillerais dans mon lit et je me montrerais aussi passionnée que n'importe quelle...
— Non! Il posa la main sur sa bouche pour la faire taire, puis l'enleva précipitamment en sentant la douceur de ses lèvres.
— Si moi, je n'ai pas peur de le reconnaître, pourquoi pas toi ? insista-t-elle ».

« — Je veux tout de toi ou rien, déclara-t-elle d'une voix qu'elle parvint à rendre ferme. Tu connais les mots qui me feraient rester. Si tu ne veux pas les prononcer, alors, va-t'en. L'atmosphère était chargée d'émotion. Dans le silence qui s'étirait, Winnifred se tendit comme la corde d'un arc. Le miroir ne lui renvoyait qu'une partie de l'épaule et du bras de Merripen. Puis il bougea, disparut, et elle entendit la porte s'ouvrir et se refermer. Elle continua de se tamponner le visage avec le linge humide, essuyant au passage quelques larmes éparses. Sa main, celle qui avait touché Merripen de manière si intime, retenait l'odeur de sa chair; ses lèvres la brûlaient encore au souvenir de ses baisers passionnés ; et la douleur du désespoir lui dilatait la poitrine.
— Eh bien, murmura-t-elle à son reflet enfiévré, à présent, tu as des raisons de partir. Elle s'autorisa un rire tremblant avant d'éclater en sanglots ».

4#-Leurs retrouvailles : Ouh la ! Pour une scène WTF, on a été servi ! Mon Dieu, j’ai gloussé durant la lecture de ce passage ! Le fait que Winnifred arrive sans prévenir à Londres, où sa sœur aînée se trouvait avec son mari et Merripen a été un concours de circonstances….Quoi qu’il en soit, cela prouve qu’il ne faut jamais faire ce genre de surprises après une si longue période d’absence ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! A la place de Winnifred, j’aurais été vexée que Merripen me prenne pour une prostituée ! Car du coup, cela veut dire que celui-ci en a vues et n’est pas aussi « pur » que cela….Après, le fait que l’homme soit expérimenté face à la femme dans ce genre de romance historique est totalement courant – et je dirais même obligatoire – Cela dit, la manière brutale et autoritaire dont il la traite m’a surpris (bon, ok, pour sa défense, il ne savait pas que c’était elle car elle avait la tête dissimulée sous une capuche) mais quand même….Cela dit, je peux aussi comprendre l’excitation que Winnifred a ressenti en étant ainsi à la merci de son colosse bien aimé…Jusqu’à ce qu’il se rende compte que c’était elle….Et après, et bien évidemment, Merripen s’est retranché dans ses interdictions et n’est pas allé plus loin (encore que…). En même temps, tant mieux pour Winnifred car se faire attraper comme ça par derrière, tout en étant vierge (et vu le morceau qu’est Merripen et la taille que doit avoir son propre morceau), il valait mieux pour elle que tout s’arrête avant que les choses sérieuses arrivent ! Coquine, va !

« — Comment va-t-il, Amelia ? se décida-t-elle à demander. Amelia n'eut pas besoin de demander à qui sa sœur faisait allusion.
— Merripen a changé, commença-t-elle avec circonspection. Presque autant que Léo et toi. Selon Cam, ce qu'il a accompli sur le domaine est absolument stupéfiant. Diriger les ouvriers et les artisans, s'occuper de la terre et des fermes, tout cela exige de nombreuses capacités, Merripen a veillé à tout. Et quand c'est nécessaire, il n'hésite pas à retrousser ses manches pour donner un coup de main. Il a gagné le respect de tous - personne ne remet jamais en question son autorité.
— Voilà qui ne me surprend pas, dit Winnifred, soudain en proie à un sentiment doux-amer. Il a toujours été très capable. Mais quand tu dis qu'il a changé, qu'entends-tu par là ?
— Il est devenu assez... dur.
— Il a le cœur dur ? Il est buté ?
— Oui. Et renfermé. Il ne semble tirer aucune satisfaction de son succès et ne paraît pas avoir beaucoup de plaisirs dans la vie. Certes, il a beaucoup appris, il possède une autorité indéniable et s'habille beaucoup mieux, comme il sied à sa nouvelle position. Toutefois, curieusement, il semble moins civilisé que jamais. Je pense... Amelia s'interrompit, l'air mal à l'aise.
— Peut-être que cela l'aidera de te revoir. Tu as toujours eu une bonne influence sur lui ».

« Pourtant, Merripen ne la touchait pas avec amour, mais avec une habileté détachée. Elle se rendait compte qu'il avait bien l'intention de se «servir d'elle», comme il l'avait dit. Et, après s'être livré à un acte intime avec une parfaite étrangère, il comptait la renvoyer, toujours aussi étrangère. Le lâche! Ne consentirait-il donc jamais à s'engager avec qui que ce soit ? Refermant la main sur ses jupes, il les releva. En sentant un filet d'air froid sur ses chevilles, Winnifred ne put s'empêcher d'imaginer ce qui se passerait si elle le laissait continuer. Excitée, prise de panique, elle fixa la table du regard et articula d'une voix étranglée :
— Est-ce ainsi que tu traites les femmes à présent, Kev? Tout s'arrêta. Le monde cessa de tourner sur son axe. Ses jupes retombèrent. Une main de fer la saisit et la fit pivoter brutalement. Réduite à l'impuissance, elle leva la tête vers son visage sombre. Merripen la regardait, les yeux écarquillés. Peu à peu, une rougeur lui monta aux joues, puis lui couvrit le front.
— Winnifred, dit-il dans un souffle. Elle essaya de lui sourire, de dire quelque chose, mais sa bouche tremblait et elle était aveuglée par des larmes de bonheur. Être de nouveau avec lui... Elle en était bouleversée. Il leva la main. De son pouce calleux, il essuya sa joue humide, puis attira son visage vers lui avec une telle douceur qu'elle ne résista pas. De ses lèvres entrouvertes, il suivit le tracé salé d'une larme. Puis toute douceur s'évanouit. D'un geste vif, il l'enlaça avec avidité et la plaqua contre lui. Lorsqu'il captura ses lèvres, elle referma les mains sur son visage, sentit sa barbe naissante lui râper les doigts. Il laissa échapper un gémissement sourd de plaisir et de désir mêlés. Elle fut heureuse qu'il resserre son étreinte, car ses jambes menaçaient de se dérober sous elle. Relevant la tête, Merripen la considéra d'un air hébété.
— Comment peux-tu être ici ?
— Je suis arrivée plus tôt que prévu. Je voulais te voir. Je te voulais... Il s'empara de nouveau de sa bouche et, emprisonnant son visage entre ses mains, l'explora de la langue sans douceur. Un grognement lui échappa quand Winnifred l'étreignit. Il tira sur ses peignes et plongea les doigts dans la cascade soyeuse de ses boucles. Puis il déposa une pluie de baisers voraces le long de sa gorge délicate, le souffle toujours plus précipité, en proie à une telle faim que Winnifred comprit qu'il était sur le point de perdre tout contrôle. Il la souleva avec une facilité déconcertante, l'emporta jusqu'au lit et la déposa sur le matelas avant de s'allonger de tout son poids sur elle. Ses lèvres exigeantes réclamèrent de nouveau les siennes tandis que, d'une main fébrile, il tirait avec force sur le devant de sa robe. Le tissu épais résista, mais quelques boutons sautèrent dans le dos.
— Attends... Attends... chuchota-t-elle, craignant qu'il ne réduise sa robe en lambeaux. Mais il était trop éperdu de désir pour entendre quoi que ce soit. Quand il referma la main en coupe sur l'un de ses seins, l'extrémité durcit douloureusement. Il baissa la tête et Winnifred, étonnée, sentit ses dents la mordiller légèrement à travers l'étoffe. Elle laissa échapper un gémissement tout en se cambrant instinctivement à sa rencontre. Une fine pellicule de sueur couvrait le visage de Merripen, ses narines frémissaient au rythme de sa respiration saccadée. Il remonta ses jupes pour s'insinuer entre ses cuisses jusqu'à ce qu'elle perçoive la pression de sa virilité contre la mince étoffe de sa culotte. Elle ouvrit grand les yeux, plongea son regard dans le brasier sombre qu'était le sien. Il imprima un mouvement de va-et-vient à ses reins, lui faisant sentir chaque pouce de ce qu'il voulait introduire en elle, et elle s'ouvrit pour l'accueillir, avec un cri étouffé qu'il reprit en écho. Elle aurait voulu qu'il mette un terme à cette intimité indescriptible et, en même temps, qu'il ne cesse jamais.
— Kev... balbutia-t-elle. Kev... Mais il la bâillonna d'une bouche avide sans cesser d'onduler sur elle, chaque frottement exquis alimentant le feu qui la consumait. Dans l'impossibilité de parler, Winnifred se tordait sous l'afflux des sensations, ses muscles se crispaient, sa chair brûlante s'ouvrait, prête... prête à quoi ? Elle allait s'évanouir s'il ne cessait pas ! Elle l'agrippa aux épaules pour le repousser, mais il ne prêta pas attention à sa timide tentative. Glissant les mains sous elle, il releva son bassin pour la presser davantage contre la bosse dure de son sexe. Moment de tension exquis, aigu, qui lui arracha un gémissement étranglé. Soudain, Merripen se rejeta violemment en arrière. En quelques pas, il gagna l'autre bout de la chambre. Il s'appuya au mur des deux mains, la tête pendante, haletant, le corps secoué de tremblements comme un chien mouillé. Winnifred se redressa lentement, étourdie, et tenta maladroitement de remettre de l'ordre dans sa tenue. Désespérée, en proie à un manque douloureux, elle éprouvait le besoin impérieux de quelque chose qu'elle ne savait pas nommer. Quand elle se fut rajustée, elle descendit du lit, les jambes flageolantes. Elle s'approcha de Merripen avec précaution. Elle voulait le toucher encore. Mieux, elle voulait qu'il l'entoure de ses bras et lui dise combien il était heureux de son retour. Mais il prit la parole avant qu'elle ne tende la main vers lui. Et son ton n'était pas encourageant.
— Si tu me touches, dit-il d'une voix gutturale, je vais te jeter de nouveau sur ce lit. Et je ne serai pas responsable de ce qui arrivera ensuite. Winnifred s'immobilisa et serra les mains l'une contre l'autre. Merripen finit par reprendre son souffle. Le regard qu'il lui jeta alors aurait dû la réduire en cendres sur-le champ.
— La prochaine fois, dit-il froidement, ce serait une bonne idée d'avertir un peu à l'avance de ton arrivée.
— Je l'ai fait, répliqua Winnifred, étonnée d'être capable de parler. Ma lettre a dû se perdre ».

5#-Leur première fois ensemble : Allons bon ! Cela fait presque quinze ans que Merripen est fou amoureux pour Winnifred ! Et celle-ci aussi, l’a toujours aimé en retour ! Vous allez peut-être trouver cela bizarre car Merripen a pratiquement été adopté par les parents Hathaway quand celui-ci était un jeune garçon mais vu qu’il ne s’est jamais vraiment totalement mélangé à la famille et a toujours gardé une certaine distance émotionnelle avec M. et Mme Hathaway, on peut presque considérer qu’il était un peu comme le petit voisin et non le frère adoptif de Winnifred. Les années ont passé, les enfants sont devenus des adolescents, Merripen a développé un physique de colosse indestructible alors que la douce Winnifred s’est transformée en gracieuse poupée blonde mais finalement très fragile suite à la maladie qui aura failli l’emporter….Cela dit, tout ça c’est du passé et maintenant notre héroïne est une jeune femme très belle et à la limite « sportive  et athlétique» grâce aux entraînements d’un nouveau genre qu’elle a faits durant sa cure en France. Elle est aussi devenue plus sûre d’elle-même et sait parfaitement que Merripen en pince totalement pour elle depuis toujours (d’ailleurs, elle l’avait embrassé avant qu’elle ne parte en France…Attendant sa réaction, à savoir s’il allait la retenir et enfin avouer son amour….Ce qui ne fut pas le cas….). Et leur première fois ensemble, alors ? Et bien vu le temps que Merripen rêvait de cela (tout en se l’interdisant pour des raisons obscures) le moment où il cède enfin à la passion a été épique !!! Merde, ce type fait quand même pratiquement le double en poids (de muscles) que notre héroïne…Ouille ouille ouille…..Heureusement que notre belle avait autant envie de lui et était prête à tout pour enfin connaître le bonheur tant attendu entre ses bras !

« Kev l'aimait. Non pas de la manière décrite par les romanciers et les poètes. Non, rien d'aussi sage. Il l'aimait par-delà la terre, le ciel ou l'enfer. Chaque instant passé loin d'elle était une torture, chaque moment avec elle lui apportait une paix qu'il n'avait jamais connue. Le moindre frôlement de sa main laissait une empreinte au fer rouge en lui. Il se serait fait tuer plutôt que de l'admettre devant qui que ce soit. Il gardait ce secret enfoui dans son cœur. Kev ignorait si Winnifred l'aimait en retour. Mais il savait une chose : qu'il ne le voulait surtout pas ».

6#-L’apparition de Catherine Marks : Et du coup, la révélation du caractère très sarcastique et drôle de Leo Hathaway ! Car oui, durant l’absence de Winnifred et de Leo pendant deux années en France, Amelia et Cam ont décidé de faire appel à une préceptrice pour enseigner aux deux plus jeunes sœurs les bonnes manières afin de se trouver un bon époux lors des saisons « chasse aux maris » où elles seront invitées. La rencontre entre Catherine et Leo va faire des étincelles car lui est aussi désinvolte qu’elle est rigide ! Leo sort toujours des petites blagues et ne cache rien de son passé de « fêtard dépourvu de morale » du coup, Catherine Marks ne peut s’empêcher de répondre à ses provocations en lui faisant comprendre très vertement que ce genre de propos n’a rien à faire dans une maison où vivent des jeunes filles de bonne famille….Sauf que les Hathaway ne sont pas une famille comme les autres et ça, Catherine Marks va vite le découvrir !


« —Au revoir, petite sœur, ajouta-t-il en se tournant vers Poppy, une ravissante jeune fille de dix-huit ans. Profite bien de ta première saison à Londres. Et essaye de ne pas tomber dans les bras du premier qui te demandera en mariage. Poppy s'avança pour le serrer dans ses bras.
— Et toi, mon cher Léo, murmura-t-elle, essaye de te conduire correctement, en France.
— Personne ne se conduit correctement en France, répliqua-t-il. C'est pour cela qu'on s'y plaît tant ».

« À quatre pattes, Léo alla récupérer les lunettes et les lui tendit. Elle les lui arracha sans un mot de remerciement. C'était une femme jeune, mince, à la mine anxieuse, et dont les yeux étrécis lançaient des éclairs. Ses cheveux châtains étaient tirés en un chignon si serré que Léo en eut mal pour eux. On aurait pu espérer un trait qui rachèterait les autres : des lèvres pulpeuses, peut-être, ou de jolis seins. Mais non. La bouche était sévère, la poitrine plate et les joues creuses. Si Léo avait été contraint de passer un peu de temps avec elle - ce qui n'était, Dieu merci, pas le cas -, il aurait commencé par la nourrir.
— Si vous voulez aider, répliqua-t-elle froidement en chaussant ses lunettes, attrapez ce maudit furet. Peut-être que je l'ai suffisamment fatigué pour que vous réussissiez à le plaquer au sol.
Doucement, Léo dégagea le morceau de dentelle orné de rubans que le furet tenait entre ses petites dents pointues. C'était effectivement une jarretière, délicieusement féminine et peu pratique. Il la tendit à la jeune femme avec un sourire moqueur.
— Aucun doute, ceci vous appartient. Il n'en croyait rien, évidemment. Difficile d'imaginer, en effet, cette créature sévère portant un accessoire aussi frivole. Mais quand il vit la rougeur qui se répandait sur ses joues, il comprit qu'elle lui appartenait bel et bien. Voilà qui était intrigant ».

7#-Un peu de suspens dans ce livre : Bon, il y a toujours quelques intrigues dans les histoires de Lisa Kleypas, mais je dois dire que dans ce tome-ci nous avons été servis, autant en mystères résolus qu’en mystères à venir ! Pour les mystères résolus, nous avons bien entendu les origines de Cam et de Merripen et il y a aussi les gros doutes qui planent sur le médecin qui accompagne Winnifred et qui veut à tout prix l’épouser (avec Merripen dans les parages, il n’a pas peur le gars !!!!), d’ailleurs, l’auteure ne nous épargnera pas quelques scènes intenses qui m’ont fait frissonner d’effroi, même si, je sais pertinemment bien que ce genre de livre finit toujours en happy end ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Purée, ce foutu médecin a quand même tenté d’empoisonner Merripen ! Oh quel infâme lâche ! Le poison, c’est l’arme des femmes, pas des hommes ! Quelle femmelette ! Du coup, j’ai vraiment jubilé quand Winnifred a commencé à mettre le feu sous l’armoire où était enfermé Harrow ! Bien fait pour sa gueule ! Et en plus, Winnifred a eu du cran car finalement, ce n’est pas Merripen mais Cam qui était en danger de mort, pauvre Amelia ! Winnifred est vraiment une battante et bien loin de l’image qu’elle donnait d’elle dans le précédent tome !…Néanmoins, nous ne sommes pas passés loin de la catastrophe (ce n’est pas Cam qui va dire le contraire….). Et puis, il y a aussi le mystère sur l’identité de Catherine Marks, qui semble cacher bien des choses, en premier lieu sa vraie apparence, sous des traits austères et très rébarbatifs qui ont le chic de faire démarrer au quart de tour les remarques piquantes de notre cher Leo Hathaway, qui fut pour moi une révélation dans ce tome car on ne peut pas dire qu’il avait eu le beau rôle (c’est le moins qu’on puisse dire) dans le tome précédent….Bref, Lisa Kleypas manie aussi bien le mystère et la tension nerveuse que les grandes scènes romantiques et sensuelles ! Ces livres, et tout particulièrement celui-ci, sont du vrai bonheur à lire !

« Selon la légende, après s'être présenté à minuit devant sa porte, le pooka enlevait un humain pour l'emmener dans une chevauchée qui, s'il en revenait, le changerait à jamais. Cam n'avait jamais vu de marque identique sur personne. Avant Merripen. Par un tour inattendu du destin, ce dernier avait été récemment blessé lors d'un incendie. Et c'est en soignant ses brûlures que les Hathaway avaient découvert le tatouage sur son épaule. Ce qui n'avait pas manqué de susciter un certain nombre d'interrogations dans l'esprit de Cam. Surprenant Merripen en train de jeter un coup d'œil sur son bras, il lui demanda :
— Que penses-tu d'un Rom portant un dessin irlandais ?
— Il y a des Roms en Irlande. Ça n'a rien d'étonnant.
— Ce qui est étonnant, c'est que je n'en ai jamais vu de semblable, répliqua Cam d'un ton égal. Hormis sur toi. Et comme tous les Hathaway ont eu l'air surpris en le découvrant, j'en déduis que tu as dû te donner beaucoup de mal pour le dissimuler. Pour quelle raison, mon phral?
— Ne m'appelle pas comme ça.
— Tu fais partie de la famille Hathaway depuis l'enfance. Et moi, j'ai épousé l'un de ses membres. Cela fait de nous des frères, non? Il n'eut droit qu'à un regard dédaigneux en guise de réponse ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre : Attention, cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance !
1#-L’héritage de Cam et Merripen : Je trouve que les ascendances nobles de nos deux héros tombent vraiment trop bien et c’est un peu trop gros ! Je regrette que Lisa Kleypas ait facilité son récit ainsi car même la venue impromptue de leur grand-père irlandais sonne faux à mes yeux ! En plus, ce type a quand même chercher à les tuer quand ils étaient enfants, il ne s’en cache même pas devant eux ! Et le dedain qu’il a en leur partant de leur héritage à venir, c’est vraiment comique ! Si ça lui fait si mal au cul de les avoir comme héritiers, et bien il n’avait qu’à emporter son secret dans sa tombe ! Le moment où il parle du Comte de Westcliff, comme quoi, il le connaît bien et il leur présentera un jour m’a beaucoup fait rire ! Quel sale vieux con prétentieux ! Heureusement, il n’en a plus pour longtemps à vivre et du coup, Merripen et Cam  (alias Kevin et Cameron Cole) ne vont pas avoir à traiter longtemps avec lui…..Ah la la ! Et sinon, j’en reviens à la remarque que j’avais fait dans le précédent tome, il faut que Merripen se retrouve riche héritier et détenteur d’un futur titre de noblesse pour que finalement, son amour pour Winnifred devienne acceptable aux yeux de la société mais aussi, apparemment, aux yeux de l’auteure, qui aurait pu largement se passer de ce détail un peu « abracadabrantesque » du récit…..

2#-Le prénom de Merripen : Kevin, alias Kev…..Désolée pour tous les Kévin, mais je déteste ce prénom ! Mon dieu ! Je ne vais pas épiloguer plus sur ce sujet mais pour moi, c’est l’équivalent de Jacky ou Régis……Et le diminutif Kev, pitié, ça me fait penser à Kev Adams que je ne peux pas sentir ! Mon Dieu ! Pour moi Merripen reste définitivement Merripen car de penser à lui en tant que Kev, pitié, je vais vomir !!!

Pour conclure, L’étreinte de l’aube a été un pur délice à lire ! L’auteure américaine est une coquine car elle avait déjà semé quelques indices concernant la passion cachée et interdite entre nos deux héros dans le précédent tome. Du coup, c’est avec ravissement que j’ai pu découvrir notre sombre et taciturne Merripen en lutte contre son amour pour Winnifred et tous les interdits qu’il s’est imposé depuis son enfance, estimant qu’il n’avait pas droit au bonheur et surtout, a toujours eu peur de salir la douce et pure jeune femme, lui qui ne se considérait que comme un vulgaire bohémien et qui n’a jamais connu l’amour de sa propre famille…Winnifred est une jeune anglaise douce et évanescente, avec ses longs cheveux blonds clairs et ses grand yeux bleus. Elle a failli mourir de la scarlatine quelques années auparavant et avait depuis une santé très fragile qui ne lui permettait pas de vivre comme une jeune fille de son âge. Les choses vont cependant changer dans ce tome-ci puisque notre héroïne revient au domaine familiale après deux années passées en cure de santé en France, accompagnée de son frère Leo (qui lui aussi avait bien besoin de cet interlude dans sa vie jusqu’à maintenant dissolue). Winnifred revient auprès des siens bien déterminée à réclamer son dû, c'est-à-dire l’amour de Merripen…..Ce grand colosse est une montagne de muscles….Que dis-je, un volcan ! Et ce volcan jusque-là en sommeil est prêt à entrer en éruption dès qu’il se rend compte que la jolie Winnifred est de retour…Accompagnée de son médecin qui désire l’épouser…Ma lecture fut un pure bonheur et je ne peux que la qualifier de coup de cœur ! Lisa Kleypas sait formidablement bien doser la passion et les sentiments de ses personnages. En plus de notre couple phare, nous avons bien évidemment le plaisir de revoir les autres membres de la famille Hathaway, notamment Leo qui rencontre la nouvelle préceptrice de Poppy et Beatrix, Catherine Marks. Celle-ci n’a pas la langue dans sa poche et ne se gêne pas pour exprimer tous le mépris qu’elle ressent pour son nouvel employeur qu’elle ne connaissait pas auparavant puisque celui-ci était en France depuis deux ans avec Winnifred. Le passé bohémien de Merripen et ses secrets sont enfin révélés dans L’étreinte de l’aube tout comme les origines irlandaises de notre beau Cam Rohan. Ce livre est vraiment palpitant et j’ai vraiment vécu avec les Hathaway durant toute ma lecture – que j’avais du mal à décrocher – mais que voulez-vous, il faut bien aller au boulot et s’occuper des enfants…..Bref, je vous recommande totalement L’étreinte de l’aube, mais bien entendu, commencez par le premier tome car il y a vraiment une suite logique dans le déroulement de cette saga ! Je suis totalement fan de la famille Hathaway !


Ma note : 18/20

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