vendredi 3 mars 2017

LES HATHAWAY - Tome 1 : Les ailes de la nuit


Lisa Kleypas
Les Editions J'ai Lu (2011)
Sortie originale 2007
380 pages

Synopsis : 
Après une vive déception amoureuse, Amelia Hathaway n'espère plus se marier, d'autant qu'elle est devenue le pilier de toute sa famille. Le jour où elle vient récupérer son frère Léo dans les bas-fonds de Londres, elle rencontre Cam Rohan qui gère un club de jeu. Un homme déroutant et inclassable, ni gentleman ni canaille, qui transforme en or tout ce qu'il touche. Pour la première fois de sa vie, Amelia serait tentée de s'appuyer sur cette épaule solide, mais elle ne se fait pas d'illusions : pour Cam, l'appel de la liberté sera toujours plus fort que tout...

A la recherche d’une nouvelle petite romance historique à me mettre sous la dent, je me suis dit que ce serait bien que je lise de nouveau une histoire de l’auteure américaine Lisa Kleypas qui m’avait émerveillée avec sa saga culte La ronde des saisons. En fouillant dans les résumés de ses autres livres, vl’a-t’y pas que je me retrouve face au 1er tome de la saga Les Hathaway et que dans celui-ci est cité le nom du héros masculin : Cam Rohan…..Hum ce nom me disait quelque chose….Et d’un coup, ça a fait tilt dans ma tête ! Mais oui, c’est le bohémien sexy qui a été élevé un peu comme un demi-frère avec l’héroïne du 3ème tome de La ronde des saisons, Angeline Jenner, et il s’était même payé le luxe d’embrasser Daisy Bowman dans le 4ème tome, le sacré coquin !!!!
Je me rappelle que dans ma chronique du 3ème tome, j’émettais le vœux que quelque chose soit développé avec ce personnage…..Si j’avais poussé un peu plus ma curiosité sur l’intégralité des œuvres de l’auteure, j’aurai pu donc lire ce 1er tome de la saga Les Hathaway depuis plusieurs mois ! Ah la la ! Enfin bon, l’erreur est maintenant réparée et c’est donc avec délice que je m’en vais faire cette chronique des Ailes de la nuit car bien évidemment, Cam Rohan ne m’a pas du tout déçue, bien au contraire, il est allé au-delà de mes attentes de lectrices !


Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-La famille Hathaway : Allons bon, l’auteure a eu une très bonne idée de faire s’installer de nouveaux voisins près du domaine du Comte de Westcliff ! Et quels voisins ! La fratrie Hathaway est vraiment haute en couleur ! Même si certains se chamaillent, on ressent vraiment beaucoup l’amour et la tendresse qui les unit. En plus, les filles ont été élevées par des parents très « en avance » sur leur temps qui n’ont pas fait de distinction d’éducation entre leurs enfants (car à l’époque, les garçons avaient droit à tout et les filles….à pas grand-chose…). Cela dit, M. et Mme Hathaway sont maintenant décédés depuis quelques années et le rôle de tuteurs est naturellement revenu à Amelia et Leo, les deux aînés de la fratrie. Malheureusement, depuis quelques mois, Leo (devenu Lord Ramsay, par un concours de circonstances de leur arbre généalogique) file un très mauvais coton, se perdant dans l’alcool et la débauche pour tenter d’oublier le décès de sa jeune fiancée, Laura, causé par une épidémie de scarlatine dans le canton. Le moins que l’on puisse dire c’est que Leo apparaît plus qu’antipathique auprès des leurs nouveaux voisins mais aussi de nous, lecteurs. La scarlatine a aussi fait une victime auprès de la fratrie en la personne de la jolie et douce Winnifred qui depuis, est pratiquement « invalide », ses forces (et surtout ses poumons) étant très faibles. Elle est aidée et constamment soutenue par « l’homme de main » du domaine, Merripen, un bohémien immense et musclé qui fut recueilli quinze ans auparavant, lorsqu’il était enfant par M. et Mme Hathaway après avoir été laissé pour mort suite à une « chasse au bohémien » par les gens du canton. Ces deux-là seront les héros du prochain tome et j’ai vraiment hâte de le lire car il faut bien admettre que Lisa Kleypas nous a bien mis l’eau à la bouche les concernant ! Enfin, nous avons également les deux plus jeunes filles Hathaway, Poppy et Beatrix qui sont à peine sorties de l’enfance. Pour le moment, elles ne sont pas forcément intéressantes mais je suis certaine que l’auteure leur réserve à elles – ainsi qu’à notre gredin de Leo – des rencontres amoureuses qui devraient nous ravir dans les prochains tomes….

2#-Le retour du Comte de Westcliff : C’est sans aucun doute mon personnage préféré de la saga La ronde des saisons et donc je suis vraiment très contente de le revoir et de constater que le couple qu’il forme avec Lilian, l’une de nos quatre célèbres « laissées-pour-compte », fait toujours autant rêver, sans parler de l’évolution de leur petite famille puisque nous nous retrouvons dans ce tome-ci en 1848, soit 4 ans après leur mariage. (Nous avons aussi droit à quelques nouvelles des autres héroïnes de la Ronde des saisons, rassurez-vous !). Je trouve que l’auteure a entièrement raison de continuer à nous parler de ses anciens personnages et de continuer à les faire évoluer et vivre en aparté de l’histoire principale qui concerne maintenant les Hathaway !

« Deux hommes venaient de jaillir d'un petit abri en bois et agitaient les bras dans sa direction en criant. Amelia comprit qu'elle courait un danger avant même d'apercevoir la traînée d'étincelles rougeoyante qui serpentait sur le sol en direction de la glissière métallique. S'agissait-il d'une mèche ? Même si elle ne connaissait pas grand-chose aux explosifs, elle se doutait qu'une fois une mèche allumée, on ne pouvait plus l'éteindre. Elle se laissa tomber dans l'herbe et se couvrit la tête de ses bras, persuadée qu'elle allait être réduite en miettes. À peine quelques secondes plus tard, un cri étranglé lui échappa: un corps lourd venait de tomber sur le sien... non, pas tomber, bondir. L'homme la recouvrit complètement, les genoux enfoncés de chaque côté d'elle pour lui faire un rempart de son corps. Au même instant, une explosion assourdissante déchira le silence ; il y eut un whoosh violent au-dessus de leurs têtes, suivi d'une onde de choc qui ébranla le sol. Abasourdie, les oreilles bourdonnantes, Amelia tenta de rassembler ses esprits. L'homme demeurait immobile, et elle sentait son souffle saccadé dans ses cheveux. En dépit de l'odeur acre de la fumée, elle perçut un parfum masculin agréable, un mélange de peau salée, de savon et d’épice qu'elle n'aurait su identifier. Le bourdonnement se dissipa. Comme elle se redressait sur les coudes, consciente du mur solide que formait la poitrine de l'homme contre son dos, elle aperçut des manches de chemise roulées sur deux avant-bras musclés... et... Écarquillant les yeux, elle fixa le petit dessin tatoué sur le bras de l'homme - il représentait de manière stylisée un cheval ailé noir aux yeux couleur de soufre. C'était un dessin irlandais, celui d'un cheval de cauchemar appelé un pooka. Cette créature aussi mythique que malveillante parlait avec une voix humaine et emportait les gens sur son dos à minuit. Le cœur d'Amelia cessa de battre quand elle remarqua l'épais anneau d'or qui ornait le pouce de l'homme. Elle se tortilla pour essayer de se retourner. Une main puissante se posa sur son épaule pour l'aider. Une voix basse, familière, lui demanda:
— Êtes-vous blessée ? Je suis désolé. Vous étiez sur le trajet de... Il s'interrompit quand Amelia roula sur le dos. Échappés d'une épingle stratégiquement placée, ses cheveux lui recouvraient le visage, l'empêchant d'y voir. Il la devança comme elle levait la main pour les repousser, et le frôlement de ses doigts fit courir une onde de feu liquide dans tout son corps.
— Vous, dit-il doucement. Cam Rohan ! «C'est impossible», songea-t-elle, hébétée. Cam Rohan, ici ? Dans le Hampshire ? Mais c'était bien ses yeux noisette pailletés d'or, frangés de cils épais, ses cheveux de jais et sa bouche sensuelle. Il avait l'air perturbé, comme si on lui rappelait quelque chose qu'il avait voulu oublier. Puis il scruta Amelia, qui le fixait d'un air stupéfait. Un sourire imperceptible lui retroussa les lèvres, et il s'installa entre ses jambes avec une familiarité insolente qui lui coupa un instant le souffle.
— Monsieur Rohan... comment... pourquoi... que faites-vous ici ?
— Mademoiselle Hathaway, répondit-il sans bouger, comme s'il avait l'intention de demeurer là et de converser le reste de la journée. Quelle agréable surprise ! Il se trouve que je suis en visite chez des amis. Et vous ? Son ton poli offrait un contraste troublant avec l'intimité de leur position.
— Je vis ici, murmura-t-elle.
— Je ne le pense pas. Nous sommes sur le domaine de lord Westcliff. Le cœur d'Amelia réagissait à la proximité de ce corps masculin en battant une chamade effrénée.
— Je ne voulais pas dire ici précisément, mais un peu plus loin, de l'autre côté de la forêt. Le domaine Ramsay. Nous venons juste de nous y installer. Contrecoup de la frayeur et de l'émotion, sans doute, elle semblait ne plus pouvoir s'arrêter de parler ».

« — À quelle distance est-elle allée ? demanda-t-il aux hommes.
— Que le diable emporte la fusée, répondit le brun d'une voix rocailleuse. Comment va cette dame? — Elle n'est pas blessée.
— Je suis impressionné, Rohan, déclara le plus âgé. Vous avez couvert une distance de près de cinquante mètres en cinq ou six secondes, pas plus.
— Je ne voulais pas manquer une chance de sauter sur une jolie femme, répliqua Rohan, ce qui fit rire le vieil homme. Sa main reposait au creux des reins d'Amelia, qui sentait son sang bouillonner à ce contact. Elle s'écarta pour s'y soustraire, puis passa ses mains dans ses cheveux en désordre pour les ramener derrière ses oreilles.
— Pourquoi tirez-vous des fusées ? voulut-elle savoir. Et, plus précisément, pourquoi visiez-vous ma propriété ? L'homme brun la fixa d'un regard aigu.
— Votre propriété ? Rohan intervint.
— Lord Westcliff, il s'agit de Mlle Hathaway, la sœur de lord Ramsay. Les sourcils froncés, Westcliff s'inclina poliment.
— Mademoiselle Hathaway. Je n'ai pas été averti de votre arrivée. Si j'avais su que vous étiez présente, je vous aurais prévenue de nos expériences, comme je l'ai fait pour toutes les personnes des environs. Il était évident que Westcliff était un homme qui s'attendait à être informé de tout. Il semblait contrarié que ses nouveaux voisins aient osé emménager dans leur propre résidence sans lui en parler au préalable.
— Nous ne sommes arrivés qu'hier, milord, répliqua Amelia. J'avais l'intention de vous rendre visite aussitôt notre installation terminée ».

3#-Le charme de Cam : Notre beau brun ténébreux, à moitié bohémien et à moitié irlandais est vraiment très sexy ! Cam est partout à la fois, se faufilant et se trouvant toujours sur le chemin de notre héroïne. Ce qui est intéressant, c’est de voir l’évolution qu’il a parcouru en quelques semaines, pour arriver à la conclusion qu’Amelia était la femme de sa vie et qu’elle devra obligatoirement se marier avec lui ! Pour un homme qui ne voulait pas d’attaches, c’est vraiment ironique, tout comme la cour qu’il va lui faire inlassablement jusqu’à ce qu’elle cède enfin ! Et je ne vous parle pas de ses crises de jalousie possessive quand l’ancien fiancé d’Amelia débarque un jour à travers son chemin !….Quant aux scènes sensuelles, l’auteure Lisa Kleypas maîtrise parfaitement son sujet, vous pouvez me croire ! Mais attention, ce n’est pas du sexe pour du sexe ! Non ! On ressent vraiment la passion amoureuse qui a fini par les faire succomber tous les deux, malgré leurs antagonismes et les embûches sur leur chemin car il ne faut pas oublier qu’à cette époque, c’était intolérable - autant chez les bohémiens que chez les anglais – qu’un couple mixte existe ! Heureusement, la fratrie Hathaway a bénéficié d’une éducation bienveillante et éclairée de la part de leurs défunts parents et finalement, cela leur permet de ne pas trop tenir compte des « apparences » mais plutôt de se fier à ce que leur dicte leur cœur (bon, après, je ne dis pas non plus que cela aurait été aussi simple si Cam avait été un homme pauvre, soyons réalistes….Mais pour ce genre de détails qui fâchent, j’en parle un peu plus bas dans les éléments négatifs de ma lecture….).

« — Merripen, qu'est-ce que cela signifie quand un homme porte une bague au pouce? Est-ce une coutume bohémienne ? La question parut mettre Merripen mal à l'aise, et il scruta les ténèbres à travers la vitre. Un groupe de jeunes gens, portant des manteaux élégants et des chapeaux hauts de forme, longèrent le véhicule en riant. Les sourcils froncés, Merripen finit par répondre :
— Cela signifie indépendance et liberté de pensée. Et aussi, un certain sentiment de séparation. En portant cet anneau, il se rappelle à lui-même qu'il n'est pas à sa place là où il est.
— Pourquoi M. Rohan voudrait-il se rappeler une chose pareille ?
— Parce que votre manière de vivre est dangereusement séduisante, dit Merripen d'un air sombre. Il est difficile de lui résister.
— Pourquoi voudrait-on lui résister? Je ne vois pas ce qu'il y a de si terrible à vivre dans une maison décente, à avoir des revenus réguliers et à jouir de choses agréables comme des bons petits plats ou des fauteuils capitonnés.
— Gadji, murmura-t-il d'un air résigné. Amelia ne put s'empêcher de sourire. Ce mot désignait une femme non bohémienne. Elle s'adossa aux coussins élimés de la banquette.
— Je n'aurais jamais pensé qu'un jour, j'espérerais si désespérément trouver mon frère dans une maison de mauvaise réputation. Mais entre ça ou le repêcher dans la Tamise... »

« — Mademoiselle Hathaway... Êtes-vous tout à fait certaine que le destin n'ait rien à voir avec notre rencontre de ce soir? Amelia éprouvait la plus grande difficulté à respirer.
— Tout... tout à fait certaine.
— Et qu'il est fort probable que nous ne nous reverrons jamais? demanda-t-il en inclinant la tête.
— Jamais. Il était trop grand, trop proche... Nerveuse, Amelia tenta de discipliner ses pensées, mais elles s'éparpillèrent telles les allumettes d'une boîte renversée... qu'il enflamma de son souffle lui frôlant la joue.
— J'espère que vous avez raison. Que Dieu me vienne en aide si je devais un jour affronter les conséquences.
— Les conséquences de quoi ? s'enquit-elle d une voix faible.
— De cela... Il posa sa main sur sa nuque et couvrit sa bouche de la sienne ».

4#-L’attraction entre Amelia et Cam : Leur première rencontre a été faite dans des circonstances un peu particulières, puisque la jeune femme est allée au Jenner’s pour y récupérer Leo, son débauché de frère... Ce genre de club est bien évidemment interdit aux Ladies mais cela n’a pas arrêté notre héroïne au fort caractère et à la détermination inébranlable. Je dois dire que j’ai adoré la manière dont l’auteure a décrit leur « premier regard » l’un sur l’autre…..Ensuite, il y aura tous ces concours de circonstance (ou le destin, tout simplement) qui fera que cet oiseau de nuit londonien va se retrouver constamment sur le chemin de la jolie « campagnarde » dévouée à sa famille…..


« Il semblait perdu dans la contemplation d'un point sur le sol. Après être resté parfaitement immobile, comme s'il écoutait quelque son presque inaudible, il porta de nouveau la main à sa nuque. Il la frotta, puis se retourna lentement et fixa Amelia droit dans les yeux. . Elle éprouva un léger choc quand leurs regards se croisèrent. Même s'ils se tenaient à plusieurs mètres l'un de l'autre, elle ressentit avec force le poids de ce regard. Aucune chaleur, aucune gentillesse n'adoucissait son expression. Il paraissait sans pitié, comme s'il avait découvert longtemps auparavant que le monde était un endroit implacable et qu'il avait décidé de s'en accommoder ».

« A demi cachée derrière une colonne, Amelia parcourut la foule des yeux. Son regard s'arrêta sur M. Rohan, qui portait à présent un habit et une cravate noirs. Bien que vêtu de la même manière que les membres du club, il ressortait parmi les autres tel un renard au milieu d'un groupe de pigeons. Il était à demi appuyé sur le bureau d'acajou trônant dans un coin de la pièce qui tenait lieu de banque. Apparemment, il donnait des indications à un employé. Même s'il effectuait un minimum de gestes, il y avait dans cette économie de mouvements une aisance physique qui attirait l'œil. Et soudain... il parut... percevoir l'intérêt intense qu'Amelia éprouvait à son endroit. Il leva la main jusqu'à sa nuque, et la regarda droit dans les yeux. Exactement comme il l'avait fait dans la ruelle. Amelia sentit les battements de son cœur résonner dans tout son corps, dans ses membres, ses mains, ses pieds et même ses genoux. À la chaleur qui lui montait au visage, elle sut qu'elle s'empourprait. Elle resta figée sur place, surprise, embarrassée, aussi rouge qu'une enfant, avant de réussir à reprendre suffisamment ses esprits pour reculer derrière la colonne.
— Qu'y a-t-il ? demanda Merripen, derrière elle.
— Je crois que M. Rohan m'a vue. Ô mon Dieu, ajouta-t-elle avec un petit rire tremblant, j'espère que je ne l'ai pas irrité. Retournons dans le salon. À l'abri de la colonne, elle risqua un dernier coup d'œil dans la salle. Rohan avait disparu ».

« Cette soirée qui s'annonçait routinière se révélait finalement surprenante. Cela faisait longtemps qu'une femme n'avait pas éveillé son intérêt comme cette Mlle Hathaway. À l'instant où il l'avait aperçue dans la ruelle, avec son teint frais et sa robe convenable qui ne dissimulait pas ses formes voluptueuses, il l'avait désirée. C'était incompréhensible, car elle incarnait tout ce qui l'irritait chez les Anglaises. Il était évident qu'elle possédait une confiance absolue dans ses propres capacités à organiser et à diriger les existences de ceux qui l'entouraient. La réaction ordinaire de Cam face à une femelle de ce genre était de s'enfuir en courant dans la direction opposée. Toutefois, quand il avait plongé le regard dans ses beaux yeux bleus, et remarqué le minuscule pli déterminé qui se creusait entre eux, il avait éprouvé l'envie inavouable de la soulever dans ses bras et de l'emporter à l'écart pour se livrer à des actes peu civilisés. Voire même carrément barbares ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Le côté « surnaturel » abordé dans le récit : Venant de moi (qui ne vous cache pas mes certitudes en matière de survie dans l’au-delà vu mes chroniques sur des livres ayant pour sujet l’ésotérisme) cela peut peut-être paraître bizarre, mais voyez-vous, je préfère quand les auteurs ne mélangent pas trop les genres, surtout s’ils sont catalogués spécifiquement sur un thème en particulier. Lisa Kleypas est au top qualité au niveau des romances historiques donc, rajouter une histoire de « fantôme » à son récit peut être un peu perturbant pour bon nombre de lecteurs….Pas pour moi, certes, puisque j’adhère à ce credo, mais pour les gens qui ne croient pas à « ces choses-là », voir des éléments surnaturels s’ajouter comme ça, sans trop de cohérence, je dois dire que cela m’a vraiment laissée perplexe ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! En plus, le fait que le fantôme de Laura revienne « hanter » Leo n’a pas vraiment été un élément important dans le récit. Qu’il accepte ou non sa mort, il vivait de toute manière très mal depuis plusieurs mois, brûlant la vie par tous les bouts. Et puis surtout, Laura a peut-être « décidé » de partir vers « la lumière » - sous les yeux de Leo, Cam et Amelia, il n’empêche que le jeune homme ne voulait pas qu’elle parte…Du coup, je ne comprends pas trop pourquoi elle décide à ce moment-là de partir puisque Cam expliquait un peu plus tôt que selon les croyances bohémiennes, c’était le chagrin des vivants qui retenaient les âmes des morts sur Terre….Hors, Leo était toujours désespéré et cela n’a pas empêché le fantôme de Laura de décider de partir, finalement…..Bref, c’est un peu tiré par les cheveux et je n’ai pas aimé cette partie-là du récit qui aurait vraiment très bien pu se passer de ce côté « surnaturel » qui fait un peu tache dans cette romance historique !

2#-Pour être heureux, faut-il être vraiment si riche ? Je m’étais déjà fait la réflexion en lisant la saga La ronde des saisons, et oui, je sais bien que c’est l’époque qui était comme ça, mais très franchement, je trouve dommage que tous les héros masculins de Lisa Kleypas soient toujours aussi pleins aux as ! Soient ce sont des aristocrates, soit ce sont des hommes d’affaire à qui tout réussit. (il arrive aussi qu’il y ait des aristocrates désargentés comme Lord St Vincent, mais finalement, la réussite sociale arrive toujours à brûle pourpoint…). Pour Cam Rohan, j’avoue que je me demandais comment l’auteure allait faire d’un bohémien un homme immensément riche surtout que c’est bien précisé dans le livre, les bohémiens considèrent l’argent et la possession de biens comme étant négatif et honteux…..Et bien, notre auteure ne se fait vraiment pas chier, elle octroie à son héros une chance surnaturelle (oui oui !) qui fait qu’il réussit tout ce qu’il entreprend ! Il suffit qu’il investisse dans une société qui bat de l’aile pour que, comme par miracle, elle devienne hyper rentable ! Notre pauvre Cam a beau essayer de dilapider ses revenus, les gains ne cessent de se multiplier ! Oh bah ça alors ! Le pauvre !!!!!! Non mais franchement, c’est pas un peu abusé, ça ? Du coup, c’est un peu ce qui m’a fait tiquer lors de ma lecture…..Heureusement qu’Amelia n’est pas vénale et a du caractère ce qui fait qu’elle n’a pas cédé aux « sirènes du pognon » mais que c’est plutôt par de multiples preuves d’amour (et de manque) qu’elle a compris que Cam était l’homme de sa vie…..Quoi qu’il en soit, je sais bien que les américains sont décomplexés au niveau de l’argent et donc, que Lisa Kleypas n’a sans doute pas conscience du fait que de ne créer que des personnages riches peut être un peu « lassant », toutefois, je peux dire que ça ne s’arrange pas dans le prochain tome (que j’ai déjà terminé au moment où je vous écris cette chronique), là encore, nous avons droit à l’enrichissement inopiné du héros qui semble quand même un peu tiré par les cheveux…..Enfin bon, comme les romances sont sublimes, je ne vais pas chipoter parce que l’auteure ne fait que tomber amoureuse des filles avec des mecs super riches (ou qui vont le devenir – comme par hasard - juste avant le mariage….).


« — C'est ce que pensent les bohémiens, murmura Amelia. Ils n'attachent pas d'importance à la possession de biens matériels.
— Oui. Évidemment, pour une New-Yorkaise comme moi, c'est assez déconcertant. Contre son gré, M. Rohan s'est vu attribuer un pourcentage sur les bénéfices du club et, quels que soient ses dons à des institutions charitables ou ses investissements dans des entreprises risquées, il ne cesse de percevoir en retour des sommes énormes. Cela a commencé lorsqu'il a acheté un vieux cheval de course aux jambes courtes - Little Dandy - qui a gagné le Grand National en avril dernier. Puis il y a eu la débâcle du caoutchouc, et...
— La quoi ?
— C'était une petite usine de caoutchouc menacée de faillite, à l'est de Londres. Alors que la société s'apprêtait à couler, M. Rohan y a investi une forte somme. Tout le monde, lord Westcliff compris, a tenté de l'en dissuader, l'a traité de fou, lui a prédit qu'il allait perdre jusqu'à son dernier sou...
— Ce qui était son intention, je suppose.
— Précisément. Mais à la grande consternation de Rohan, le vent a tourné. Le directeur de la société a utilisé son investissement pour acheter les droits d'un nouveau procédé, la vulcanisation, et ils ont inventé ces petits anneaux en caoutchouc qu'on appelle des élastiques. À présent, la société est plus que florissante. Je pourrais vous donner d'autres exemples, mais ce ne serait que des variations sur le même thème : M. Rohan gaspille son argent et se retrouve dix fois plus riche.
— Je n'appellerais pas cela une malédiction, observa Amelia.
— Moi non plus, assura lady Westcliff. C'est pourtant ainsi que M. Rohan considère la chose. Cela le rend vraiment amusant. Vous auriez dû voir sa tête un peu plus tôt dans la journée, lorsqu'il a reçu le dernier relevé de son agent de change à Londres. Il ne contenait que de bonnes nouvelles, ce qui l'a fait grincer des dents ».

Pour conclure, j’ai vraiment savouré ce 1er tome de la saga Les Hathaway, qui n’est autre que le spin-off de l’œuvre phare de Lisa Kleypas, La ronde des saisons. D’ailleurs, pour mon plus grand plaisir, nous retrouvons certains personnages charismatiques de celle-ci, notamment notre austère et glacial Comte de Westcliff puisque les Hathaway vont venir s’installer juste à côté de son domaine Stony Cross Manor dans le Hampshire. J’ai adoré voir l’évolution de mentalité de Cam Rohan, qui m’avait semblé « sauvage et indomptable » lors de ses apparitions dans La ronde des saisons. D’ailleurs, au début du récit, nous le retrouvons tel que nous l’avions quitté, c'est-à-dire toujours à s’occuper du club Le Jenner’s avec son nouveau beau-frère, Lord St Vincent, et dans l’impossibilité de renoncer à sa liberté et donc, de se lier à une femme….Jusqu’à l’arrivée inopportune de la très courageuse (mais rigide) Amelia Hathaway, qui, en tant qu’aînée de la fratrie, a renoncé à se marier à 26 ans pour s’occuper de ses jeunes sœurs et essaye également de remettre sur le droit chemin son frère Leo devenu depuis peu Lord Ramsay. Amelia a l’habitude des galères (qui sont nombreuses chez les Hathaway) et porte courageusement sur ses épaules le poids des responsabilités à elle toute seule. Cette jolie brune voluptueuse va rapidement titiller la curiosité de notre beau bohémien alors qu’elle ne fait rien pour attirer son attention, bien au contraire ! Les ailes de la nuit est un très bon début pour cette saga qui annonce du lourd vu la multitude de personnages aux caractères bien spécifiques les uns des autres. Lisa Kleypas nous met d’ailleurs l’eau à la bouche avec le mystérieux Merripen et la fragile Winnifred qui volent parfois la vedette au couple phare de ce tome, mais rassurez-vous, leur romance constitue le prochain tome. Lisez la saga des Hathaway ! C’est un pur délice !

Ma note : 17,5/20

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