samedi 31 janvier 2015

NOS FACES CACHEES

Amy Harmon
Editions Robert Laffont (2015)
Sortie originale 2013
437 pages

Synopsis :
Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être... Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre. L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'une amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant. Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...



Je pense que ce ne sera pas une surprise si je vous dit que j'ai adoré ce livre ! Phénomène littéraire de la blogosphère, je suis tombée comme tout le monde sous le charme des aventures de Fern, Bailey et Ambrose.

Ce livre a de particulier qu'il éveille énormément de sentiments et d'émotions à sa lecture. L'auteure, Amy Harmon, a un talent indéniable pour se mettre à la place des personnages auxquels elle donne vie dans son livre. 

Si l'historie d'amour entre Fern, le vilain petit canard et Ambrose, le beau-gosse adulé de tous m'a beaucoup plu, je dois dire que c'est le personnage de Bailey, le cousin handicapé de Fern, qui m'a le plus touchée. Ce jeune homme est une vraie leçon de vie à lui tout seul et franchement, le livre d'Amy Harmon n'aurait pas eu la même saveur si elle n'avait pas inclus ce personnage.

Bon, après, je dois dire que ce livre est quand même très "americano-américain" avec le patriotisme exacerbé des gens de cette petite ville ainsi que leur foi religieuse poussée à leur paroxysme (par moment, j'avais l'impression d'être dans un épisode de "Sept à la maison"). En même temps, le contexte historique s'y prête aussi puisqu'une partie de l'histoire se déroule en septembre 2001, quand nos héros entament leur dernière année de lycée et assistent épouvantés aux attaques du 11 septembre sur le World Trade Center diffusés en direct dans leur salle de classe.....

Le génie de l'auteure c'est d'avoir introduit des flash-backs dans son récit et nous retrouvons tour à tour nos héros aux âges de 10, 18 et enfin 21 ans (enfin, 22 pour Ambrose...). Cela nous permet de voir l'évolution de l'amour que Fern éprouve en secret pour Ambrose, mais aussi le déclin physique et inexorable de Bailey qui est condamné à court terme par sa maladie génétique. 

En refermant ce livre, j'ai été bouleversée par le destin de nos trois personnages principaux mais aussi par toutes les belles pensées écrites par l'auteure via la bouche de ses personnages. En plus, comme le livre est écrit à la 3ème personne du singulier, Fern n'est pas le point central et nous n'avons pas que son point de vue. C'était une bonne initiative de la part de l'auteure.

Par contre, j'ai été un peu agacée par le message plutôt démago d'Amy Harmon par rapport à la beauté et le fait de pouvoir s'accepter tel que l'on est pour être aimé.....Moi, je veux bien, mais je trouve que c'est un peu naïf et optimiste....Et fort est de constater que dans notre société actuelle, il vaut quand même mieux être beau, riche et en bonne santé que moche, pauvre et malade.....Et ceux qui disent le contraire sont des faux-culs de première !

La majorité de l'histoire se passe à Hannah Lake, une petite ville fictive des Etats-Unis en Pennsylvanie (N-E des Etats-Unis). Nous avons aussi quelques passages en Irak quand Ambrose part faire la guerre là-bas avec ses quatre amis de lycée, engagés comme lui dans l'armée.


Voilà comment l'auteure Amy Harmon a imaginé la petite ville d'Hannah Lake en Pensylvanie (sur son compte Pinterest).

 L'armée américaine en Irak

Les personnages principaux :
Fern : Cette jeune femme rousse de 21 ans, fille de pasteur est l'héroïne de cette histoire. Même si elle a eu un physique plutôt ingrat quand elle était enfant et adolescente, la chenille s'est depuis transformée en joli papillon. Par contre, comme le souligne son cousin Bailey, elle n'est pas vraiment consciente de sa beauté et pense encore être "moche". Il faut dire que le fait d'avoir surpris une conversation entre sa mère et sa tante quand elle avait 10 ans et qui disaient qu'elle n'était pas jolie a du avoir un certain impact sur son développement et son estime d'elle-même.... En tout cas, si la jeune fille a un physique de gamine, elle est néanmoins intelligente et surtout très imaginative. Elle adore les romances et écrit même des livres sous un pseudo. Elle éprouve un amour sans borne pour Ambrose, le beau mec du lycée, qu'elle côtoie régulièrement car il fait de la lutte pour l'équipe du lycée et l'entraîneur n'est autre que l'oncle de Fern. La jeune femme est fille unique et même fille inespérée et inattendue puisque sa mère avait 45 ans et son père 55 ans quand elle est venue au monde. Elle est très proche de son cousin Bailey, qui a le même âge qu'elle. 

"Fern n'est pas délirante, seulement imaginative. Mais malgré tout son talent pour la rêverie et l'écriture, elle  n'imagine pas un seul instant qu'il puisse l'aimer en retour".

"Fern lit des romances depuis qu'elle a treize ans. Elle est tombée amoureuse de Glbert Blythe dans la "Maison aux pignons verts" et elle a eu envie de revivre ce sentiment encore et encore. Puis elle a découvert les éditions Harlequin. Sa mère tomberait raide morte dans sa tisane si elle apprenait combien de romans interdits sa fille a lus avant la troisième. Depuis, Fern a eu un million de petits amis fictifs".

Ambrose : "The beau gosse" du lycée, mesurant plus d'1m90, super musclé, doué en sport, champion de lutte. Toutes les filles du lycée sont amoureuses de lui, il faut dire qu'avec ses cheveux longs, il ressemble à un demi-dieu. Pourtant, malgré un physique avantageux, Ambrose n'abuse pas de son charme et a l'intelligence de préférer les filles qui ont de l'esprit. Il faut dire que son expérience familiale lui a fait comprendre très tôt que le physique pouvait être une malédiction puisque son père biologique est un mannequin de lingerie masculine et qu'il a laissé tomber sa mère quand il a appris qu'elle était enceinte de lui. Son père adoptif, par contre, a un coeur d'or même s'il a un physique banal. Il tient une petite boulangerie au centre commercial de la ville et quand la mère d'Ambrose va repartir à New York pour vivre avec son père biologique, le jeune homme va faire le choix de rester auprès de son père de coeur. Ambrose va être particulièrement touché par les attentats du 11 septembre 2001 puisque sa mère travaillait dans l'une des deux tours jumelles. Heureusement, elle ne va pas périr là-bas mais les heures d'angoisse sans nouvelles de sa part vont très profondément le marquer et cela pèsera sans doute dans sa décision de s'enrôler dans l'armée quelques mois plus tard - ça, et aussi le fait de pouvoir fuir la pression des autres qui le mettent depuis toujours sur un piédestal, ce que le jeune homme a de plus en plus de mal à supporter...

Bailley : Bailey est le cousin de Fern. Leurs mères respectives sont tombées enceintes à peu près en même temps. Il a des soeurs aînées mais c'est Fern qui est toujours la plus proche de lui. Ses parents vont apprendre pour sa maladie quand il a dans les 4 ans....Ils savent que les enfants touchés par cette pathologie espèrent rarement vivre plus de la vingtaine....Et les dernières années sont des années vécues prisonniers dans leur corps estropié. Pourtant, comme Bailey a grandit avec sa maladie, il l'a acceptée comme faisant partie de lui-même. Bailey est drôle, attachant. Son père est l'entraîneur de lutte du lycée et le jeune homme assiste aux matchs et entraînements dans son fauteuil roulant. Il est un peu la mascotte de l'équipe et Ambrose est son héros, son modèle. Bailey est également amoureux de la jolie Rita, la plus belle fille du quartier, la meilleure amie de Fern. 

"Pour Bailey, la vraie vie, c'est maintenant ; chaque jour l'entraîne vers une fin inéluctable. Il ne devient pas plus fort mais plus faible : il n'approche pas de l'âge adulte mais de la mort. Il ne porte donc pas sur l'existence le même regard que les autres. Il sait jouir de l'instant sans tirer de plan sur la comète. A cause de sa maladie, il ne peut plus lever les bras, même au niveau de la poitrine, ce qui l'empêche d'accomplir les petits gestes quotidiens que tout le monde fait sans y penser".

"Une des raisons pour lesquelles Bailey est si génial, c'est parce que la vie l'a sculpté pour en faire quelqu'un d'extraordinaire....Peut-être pas à l'extérieur mais à l'intérieur. A l'intérieur, Bailley ressemble au David de Michel-Ange. Et quand je le regarde, et quand tu le regardes, c'est ce que nous voyons".

Les personnages secondaires :
Rita : Rita est au niveau beauté physique le pendant féminin d'Ambrose. Ils auraient pu faire un couple parfait et magnifique si Ambrose n'avait pas découvert que les lettres d'amour si spirituelles et drôles n'était pas d'elle mais de Fern, qui, telle une Cyrano au féminin dictait toutes ses pensées et émotions à la jolie Rita....Rita est une jeune fille belle mais superficielle. Elle a voulu sortir avec Ambrose car c'est le mec le plus beau du lycée. Mais elle a aussi éprouvé des sentiments pour Bailey qu'elle connait depuis l'enfance....tout en sachant qu'il n'y aurait rien entre eux à cause de sa maladie mortelle et handicapante....Rita est également un personnage important dans ce livre. Elle apporte un élément dramatique à l'histoire et nous montre aussi qu'il ne suffit pas d'être une superbe fille pour avoir la vie rêvée par tous...Sa vie se transformera en cauchemar sous les coups et la violence terrible de son affreux mari, qui va faire d'elle une mère de famille à même pas 20 ans et qui va aussi être à l'origine d'un sinistre fait-divers dans la petite ville d'Hannah Lake....

Le père de Bailey : Le père de Bailey est l'entraîneur de l'équipe de lutte du lycée. Même si l'histoire nous conte la vie du point de vue des jeunes gens, il ne faut pas oublier les parents et surtout ceux de Bailey. Ayant moi-même des enfants, je n'imagine pas comment je réagirais si j'apprenais que l'un de mes enfants avait une maladie dégénérescente et mortelle à court terme.....Les parents de Bailey ont énormément de courage. Grâce à eux, le jeune homme a eu une vie remplie d'amour et même si son physique ne suivait plus à la fin, son esprit est toujours resté vif et brillant jusqu'au bout. Oui, franchement, plus j'y pense, plus je me dis que ce livre n'aurait été qu'une banale petite romance sans importance si Bailey n'avait pas fait partie de l'histoire pour nous montrer à tous qu'il faut profiter de chaque jour et arrêter de s'apitoyer sur son sort....


Les 4 amis d'Ambrose : Quand même, il ne faut pas oublier les quatre potes d'Ambrose, ses coéquipiers de l'équipe de lutte, qui l'ont suivi à l'armée alors qu'ils auraient pu aller chacun à l'université de leur choix.....Ils sont tous les quatre morts en Irak. Et même après, leur présence était bien palpable dans la suite de l'histoire, déjà à cause du sentiment énorme de culpabilité ressenti par Ambrose et aussi par les réactions diverses de leurs parents suite à leur décès....

Un livre ne se constitue pas seulement d'une histoire, il y a d'autres éléments qui le composent et qui en font ainsi un objet si particulier :
Mon avis sur la couverture du livre : 

  

La couverture française est la même que la couverture VO. Celle où le monsieur est de dos, c'est une couverture alternative trouvée sur booknode (il semble que ce soit le même modèle qui a posé mais vu sous un autre angle). La couverture allemande est pourrie, beurk !.....

Sinon, analysons la couverture officielle : Même si le monsieur sur la photo est vraiment très bien bâti, il y a un soucis par rapport à la description du physique d'Ambrose au retour de la guerre : Ambrose n'a plus de cheveux, ils ne repousseront plus. La photo montre le monsieur du côté droit, hors, c'est cette partie du corps d'Ambrose qui a été le plus touchée (il a perdu son oreille, son épaule et son visage ont été déchiquetés et il a des morceaux de métal incrusté dans la peau....Il a également perdu la vision de son oeil droit). Après, je sais qu'Ambrose porte une prothèse à la place de son oreille et que cela fait bien illusion mais pour le reste de ses cicatrices, c'est difficile à cacher....

Du coup, la photo du livre aurait été plus réaliste si elle avait été prise dans l'autre sens, en montrant le côté gauche du modèle puisque cette partie du corps d'Ambrose a été laissée intacte (sauf les cheveux...). 

Bref, malgré une très belle couverture avec un très beau monsieur torse nu, je suis déçue qu'ils n'aient pas collé un peu plus à la réalité du physique d'Ambrose (un mec qui pose de son côté gauche et qui a le crâne rasé, ce n'est pas si difficile à faire, non ?).....

Du coup, la couverture discrédite le message du livre qui est de ne pas se fier aux apparences et de ne pas uniquement faire attention aux personnes qui ont un très beau physique....Seulement voilà, un mec super beau sur une couverture de livre, ça fait plus vendre et les belles paroles et les beaux sentiments dont regorgent ce livre, tu peux t'asseoir dessus ! 


Mon avis sur le titre du livre : 
Le titre français est différent du titre anglais. "Making faces" signifie "Faire des grimaces". J'imagine que l'éditeur voulait reprendre le mot "face" (qui existe dans les deux langues) et je dois dire que je préfère le titre français. Il a plus de significations pour moi. Et je salue le courage de l'éditeur d'avoir modifié et francisé le titre et de ne pas avoir succombé à la tentation de garder le titre en VO comme cela se fait beaucoup.....C'est comme pour les séries TV.....Vu qu'elles arrivent souvent en Francophonie quelques mois (ou années...) après la diffusion VO et que grâce à internet, elle sont connues internationalement sous leur titre d'origine, difficile après de leur donner un nom en français, même parfois pour des séries adaptées de livres (comme Game of thrones, le trône de fer.....il ne me viendrait pas à l'idée de nommer la série "le trône de fer"...).

Mon avis sur le synopsis :
Le synopsis évoque la belle et la bête...Mouis, mais bon, sincèrement, ce n'est pas ce que je retiens le plus de l'histoire ! OK, on peut considérer qu'Ambrose est devenu la bête quand il a perdu son visage de rêve, encore que....S'il reste du côté gauche, qui n'a pas été touché, il est toujours beau ! Fern est un peu le vilain petit canard qui va devenir un splendide cygne. Après, il faut qu'Ambrose accepte que la jeune femme puisse éprouver du désir pour lui alors que lui-même se dégoûte et se fait peur.....Les leçons de vie de Bailey vont aider Ambrose à s'accepter et à faire le deuil de sa beauté perdue. 

Points forts du livre : 
La multitude de réfléxions : Je l'ai écrit un peu plus haut, c'est fou le nombre de jolies réflexions écrites par l'auteure. Grâce à cela, on peut se mettre à la place des moches, de beaux, des handicapés, des parents qui subissent le deuil de leur enfant etc..Cela nous fait réfléchir. C'est un roman intelligent et empathique que je conseille vraiment à tout le monde !

"J'aimerais que la vie ressemble davantage à mes bouquins, se plaint Fern en sortant du lycée, son sac à dos et celui de Bailey sur ses frêles épaules. Dans les livres, les personnages principaux ne meurent jamais. S'ils meurent, l'histoire est gâchée ou, alors, elle s'arrête carrément.
-Tout le monde est le personnage principal de quelqu'un, rétorque Bailey".


Le jeu de séduction : Ah la la ! Fern et ses fantasmes innocents ! En bonne petite fille de pasteur qui se respecte, elle est toujours naïve et soft dans la plupart de ses pensées, bien qu'elle adore lire des romances pleines de passion. Le fait d'avoir un corps de petite fille maigre quand elle est en dernière année de lycée l'aide à passer inaperçue auprès de tous....Mais c'est aussi le drame quand elle voudrait justement attirer l'attention du beau Ambrose.....Leurs petits mots échangés alors que celui-ci pense correspondre avec Rita sont vraiment drôles, intelligents et spirituels. Et quelques années plus tard, quand les rôles sont inversés et que c'est la jolie Fern qui reprend contact avec le "monstrueux" Ambrose, on a plaisir à recommencer à lire leurs échanges épistolaires....

"Ambrose s'immobilise et pivote légèrement. Il réfléchit un instant à ce qu'elle vient de lui avouer.
-Comment une fille comme toi....Une fille qui aime les romances et qui écrit des lettres d'amour fabuleuses (à ces mots, le coeur de Fern cesse de battre), comment une fille comme toi est-elle arrivée à traverser les années de lycée sans être embrassée ? Fern déglutit et son coeur fait une embardée avant de se remettre à battre normalement. Ambrose ne la quitte pas des yeux : il attend une réponse.
-C'est facile quand tu es rousse, que tu as la silhouette d'une fillette de 12 ans et que tu portes des lunettes et un appareil dentaire jusqu'à la fin de la terminale, rétorque sèchement la jeune femme".

Le courage et la belle leçon de vie de Bailey : Je me répète sans doute, mais franchement, ce personnage est en or. Il est drôle, attachant et courageux.

"L'un des avantages d'être pathétique, c'est qu'en général, j'obtiens ce que je veux".

"Est-ce que tu sais que je ne peux pas me torcher le cul tout seul ? demande Bailey sans sourire, en regardant Ambrose droit dans les yeux.
-Euh. D'accord, répond Ambrose, un peu gêné.
-Est-ce que tu sais que si je me penche trop en avant, je ne peux pas me redresser ? Une fois, je suis resté coincé une demi-heure comme ça avant que ma mère me rasseye en revenant des courses". 

Points faibles du livre :
La religion :  Aie aie aie ! Je n'ai rien contre la religion, je me suis mariée à l'église et j'ai fait baptiser mes enfants mais quand même....Les américains sont chiants, oui, ils sont chiants de toujours parler de Dieu et de l'inclure dans leur destinée...Bon, après, pour Fern, je peux comprendre vu que son père est pasteur....Mais c'est justement en lisant autant de références à la religion que je vois que ce livre est écrit par une américaine pratiquante et de par là même, j'ai eu du mal parfois à m'intégrer dans leur manière de penser si pieuse et si naïve....En même temps, je veux bien croire que quand il arrive plein de malheurs dans notre vie, que l'on cherche un peu de réconfort auprès d'une religion, d'une force divine au-dessus de nous mais quand bien même, ce livre était un peu trop "bien pensant" et finalement, un peu trop "américain" pour moi....Comme disait la chanson de Michel Sardou " Je suis un très mauvais chrétien, J'y crois lorsque j'en ai besoin".


Manque de scènes olé olé entre Fern et Ambrose : Cela va de paire avec la religion.....Vu comment le livre était écrit, je me doutais que nous n'allions pas avoir de petite scène sensuelle entre nos deux personnages principaux ! C'est dommage vu que la couverture du livre est quand même là pour nous faire saliver d'envie (sinon, ils auraient mis un mec habillé ou une jeune fille rousse en couverture plutôt qu'un mec super musclé à moitié à poil...). Néanmoins, même s'il n'y a pas de scènes torrides entre Fern et Ambrose, la manière dont ils se tournent autour et aussi les impressions de la jeune fille sur le garçon qu'elle aime depuis qu'elle a 10 ans a quand même fait battre mon coeur et m'a fait trépigner comme le moment de grande honte quand Ambrose découvre que c'est Fern qui a écrit les lettres à la place de Rita.....Donc, finalement, s'il n'y a pas de sexe et si leur relation est plutôt sage et pieuse, ce n'est pas si grave car on a des émotions ailleurs....

Le 11 septembre 2001 : C'est une bonne idée à la base d'avoir inclus cet événement dramatique qui restera dans l'histoire avec un grand H, mais ce qui m'a fait un peu tiquer, ce sont les réflexions du prof qui se demande si ses élèves sont assez âgés pour regarder en direct les tours s'effondrer à la télévision...Bon, ça va ! ils ont 17/18 ans, ce ne sont plus des gamins ! Alors ok, au début des années 2000, internet n'était pas encore partout dans notre vie (je veux clairement dire par là que les jeunes de maintenant ont plus l'habitude de voir des images choquantes à cause d'internet et de la rapidité du relais des infos)....Mais malgré tout, à cet âge là, on a déjà mature et on peut assumer la vision de certaines choses ! Ce ne sont pas des enfants de primaire !....Evidemment, après, vu que c'est l'une des rares fois que les américains sont attaqués directement sur leur territoire et qu'ils sont peu habitués à ça, on peut comprendre le traumatisme....En tout cas, moi, ça m'a fait levé les yeux au ciel quand j'ai lu ce passage concernant les états d'âme du prof...Faut pas charrier....

"Le visage de M. Hildy devient aussi blanc que le tableau sur lequel il a l'habitude d'écrire. Il regarde ses élève entassés dans la salle et se dit qu'il aurait préféré ne jamais allumer le poste. Ils n'ont pas besoin d'assister à ça. Ils sont jeunes, inexpérimentés, innocents. Il ouvre la bouche pour les rassurer, mais son incapacité à mentir l'empêche de parler. Tout ce qu'il pourrait prononcer ne serait que mensonges éhontés ou les terroriserait davantage encore. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas possible. C'est une illusion, un trucage. Mais la tour n'existe plus. La deuxième touchée est la première à s'écrouler. Il ne s'est écoulé que que cinquante-six minutes entre l'impact et l'effondrement".

Quelques passages tirés du livre :

"Durant les jours et les semaines qui suivent les attaques du 11 septembre, la vie reprend son cours, mais tout est étrange, comme quand on porte son T-shirt préféré à l'envers : c'est toujours le même, pourtant il frotte aux mauvais endroits, les coutures exposées, les étiquettes pendants, les couleurs fanées, les mots dans le mauvais sens. Or, contrairement au T-shirt, il est impossible de remettre de remettre les choses à l'endroit. C'est permanent. C'est la nouvelle réalité".

"Tu veux bien écrire à ma place, Fern, s'il te plait ? Allez, s'il te plaît ? Tu sais que j'en suis incapable. Rita sent l'hésitation de son amie et elle l'a supplie gentiment jusqu'à ce qu'elle cède. Et c'est ainsi que Fern Taylor commença à écrire des lettes d'amour à Ambrose Young".

"Alors que c'était une fillette pleine d'imagination, elle n'arrivait pas à trouver une seule chose qu'elle pouvait bien vouloir faire. C'étaitt peut-être parce qu'elle vivait de nouvelles aventures tous les jours grâce aux livres qu'elle lisait et qu'elle vivait d'autre svies que la sienne grâce aux personnages des histoires qu'elle écrivait".

"-Tu es saoul ? demande Fern comme si elle lisait dans ses pensées. Ambrose éprouve de la tristesse en songeant qu'elle pense qu'il est forcément ivre pour vouloir passer du temps avec elle".

Pour conclure mon avis sur ce livre, évidemment, je le conseille fortement car malgré quelques défauts liés sans doute à un problème de différence culturelle (car non, les Américains ne voient pas le monde de la même manière que les Européens...), l'auteure Amy Harmon a fait un travail remarquable pour nous retranscrire les états d'âme de trois jeunes gens aux destins liés mais aux destinées différentes. Il faudrait vraiment avoir un coeur de pierre pour ne pas être touché par certains passages du livre. "Nos Faces cachées" est un livre que je n'oublierai pas de si tôt, ça c'est certain !



Ma note : 18,5/20

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