samedi 11 mars 2017

LES HATHAWAY - Tome 4 : Matin de noces


Lisa Kleypas
Les Editions J'ai lu (2011)
Sortie originale 2010
377 pages

Synopsis :
Pendant deux ans Catherine Marks a été dame de compagnie des sœurs Hathaway, une place confortable comportant un seul inconvénient : le grand frère de ses protégées, Leo Hathaway, est tout à fait exaspérant. Cat a peine à croire que leurs constants affrontements puissent masquer une attirance mutuelle. Mais quand une de leurs disputes se termine soudainement par un baiser, elle est choquée de sa réaction passionnée – et encore plus quand Leo lui propose une liaison dangereuse. Il doit se marier et avoir un héritier dans l’année pour sauver la demeure familiale. Le comportement irréprochable de Catherine cache un secret qui peut complètement la détruire. Mais aux yeux de Leo, Cat est une énigme diaboliquement tentante, même pour un homme résolu à ne plus jamais tomber amoureux. Le danger que Cat essaie de fuir est sur le point de les séparer à tout jamais – à moins que les deux amoureux trop prudents trouvent un moyen de bannir les ombres et de s’abandonner à leur désir..

« Hampshire, Angleterre, août 1852 Quiconque a lu un roman dans sa vie sait que les demoiselles de compagnie sont censées être douces et effacées. Elles sont aussi censées être calmes, obéissantes, voire obséquieuses, et bien sûr, pleines de déférence envers le maître de maison. Pourquoi diable n'en avaient-ils pas une de ce genre ? se demandait Leo, lord Ramsay, non sans exaspération. Il avait fallu que la famille Hathaway recrute Catherine Marks qui, selon lui, jetait une ombre peu flatteuse sur la profession tout entière. Certes, il ne trouvait rien à redire à ses capacités, qui étaient réelles. Chargée d'inculquer à ses deux jeunes sœurs, Poppy et Beatrix, les règles du savoir-vivre en société, elle s'était acquittée à merveille de cette tâche a priori difficile. Car aucun des Hathaway ne s'attendait à devoir un jour évoluer dans la haute société. Ils avaient grandi dans un village situé à l'ouest de Londres. Bien que fort respectable, leur père, spécialiste de l'histoire médiévale, n'avait rien d'un aristocrate. Cependant, après une succession d'événements improbables, Leo avait hérité du titre de lord Ramsay. Alors qu'il se destinait à l'architecture, il s'était retrouvé vicomte et propriétaire terrien. Après s'être installée à Ramsay House, dans le Hampshire, la famille Hathaway s'était efforcée de se plier aux exigences de leur nouveau statut ».

Après le face à face entre Leo et Catherine à la fin du tome précédant, il me tardait de pouvoir enfin lire la suite et comprendre ce qui s’était passé entre eux. C’est donc avec délice que je me suis lancée dans ce 4ème tome de la saga Les Hathaway qui met en vedette le seul garçon de la fratrie !
« Leo était un gredin peu sentimental, mais capable de compassion et d'une grande sensibilité. Il se servait des mots soit comme un baume, pour réconforter, soit comme le scalpel d'un chirurgien, pour disséquer. Quand cela l'arrangeait, il jouait le rôle de l'aristocrate blasé, dissimulant adroitement sa vive intelligence. Mais quelquefois, quand il n'y prenait garde, Catherine entrevoyait le garçon adorable qu'il avait été un jour, avant que l'expérience l'endurcisse.
— Par certains côtés, il ressemble beaucoup à notre père, lui confia Poppy. Père adorait positivement la conversation. C'était un homme sérieux, un intellectuel, mais il y avait une veine de fantaisie en lui ».

Comme toujours Lisa Kleypas a réussi à m’embarquer dans son récit, même si, je dois avouer que ce tome est celui que j’ai le moins apprécié en raison du personnage de Catherine Marks ne m’a pas tellement plu, contrairement à Leo Hathaway qui m’a totalement charmée avec ses traits d’humour et son comportement toujours décontracté….Evidemment, face à la très austère Catherine Marks, ça allait faire des étincelles ! Mais parfois le comportement de la jeune femme m’a fait lever les yeux au ciel….

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-L’humour de Leo : Notre héros ne manque pas de réparties et si c’est avec Catherine qu’il exprime au mieux son sarcasme et son cynisme, il lui arrive aussi de clouer de bec à plus d’un dans l’histoire, notamment son beau-frère Harry. Leo Hathaway est vraiment l’élément phare de ce tome et s’il n’avait pas été là, je pense que ma lecture aurait été beaucoup moins intéressante….


« Arrêtez ! Vous vous amusez à mes dépens, comme d'habitude. Vous n'êtes qu'un gredin qui mène une existence dissolue, un mufle sans principes et...
— N'oubliez pas «débauché libidineux », c'est l'un de mes préférés.
— Sortez ! Il s'écarta nonchalamment de la coiffeuse.
— D'accord. Je m'en vais. De toute évidence, vous craignez de ne pouvoir dominer le désir que je vous inspire si je reste.
— Le seul désir que j'aie en ce qui vous concerne serait de vous voir mutilé et démembré. Leo sourit et se dirigea vers la porte. Là, il fit une pause, lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
— Vos lunettes sont de nouveau embuées, lui fit-il remarquer. Puis il sortit avant qu'elle ait eu le temps de trouver de quoi lui jeter à la tête ».

« — Franchement, Marks, dit-il avec irritation, vous devenez aussi maigre qu'un coucou !
— Leo ! protesta Winnifred.
— Ce ne sont pas mes pantalons que l'on doit reprendre, riposta Catherine avec colère.
— Vous avez l'air à moitié morte de faim, continua Leo, les sourcils froncés. Que vous arrive-t-il ? Pourquoi ne mangez-vous pas ?
— Ramsay, intervint Merripen, décidant qu'une limite avait été franchie. Catherine se releva d'un bond et foudroya Leo du regard.
— Vous êtes une brute et un hypocrite, et vous n'avez pas le droit de critiquer mon apparence, alors... alors... allez vous faire foutre ! Sur ce, elle sortit en trombe du salon. Merripen et Winnifred la suivirent des yeux, bouche bée. Quant à Leo, il s'élança à sa poursuite.
— Où avez-vous appris cette expression ? lui demanda-t-il.
— Avec vous, répliqua-t-elle avec véhémence par-dessus son épaule.
— Avez-vous une idée de ce qu'elle signifie ?
— Non, et je m'en moque. Ne vous approchez pas de moi ! Elle sortit de la maison au pas de charge, Leo sur ses talons. Il se rendit alors compte qu'il rêvait d'une dispute avec elle. N'importe quoi, pourvu qu'ils se parlent ».

« — Vous l'avez séduite délibérément, articula son beau-frère.
— Seriez-vous plus heureux si je prétendais que c'était un accident ?
— La seule chose qui me rendrait heureux, ce serait de vous lester de pierres et de vous jeter dans la Tamise.
— Je comprends. Et même, je compatis. Je ne peux imaginer ce que c'est que de se retrouver face à un homme qui a compromis votre sœur, de lutter contre l'envie de l'assassiner sur place. Oh, mais attendez... Leo se tapota le menton d'un air songeur.
— Mais si, je peux l'imaginer... Parce que je suis passé par là il y a deux mois, figurez-vous !
— Ce n'était pas la même chose. Votre sœur était encore vierge lorsque je l'ai épousée.
— Quand je compromets une femme, répliqua Leo sans manifester le moindre repentir, je le fais correctement.
— C'en est trop ! gronda Harry en se jetant à sa gorge. Ils roulèrent sur le sol, agrippés l'un à l'autre. Harry parvint à heurter le crâne de Leo sur le sol, mais le tapis épais amortit le plus gros du choc. Ils roulèrent deux fois sur eux-mêmes, essayant de se frapper à la gorge, aux reins, au plexus, comme il est d'usage dans les bagarres des bas quartiers ».

2#-Les Hathaway vont-ils perdre Ramsay House ? Ouh la la ! Gros suspense et grosse déconvenue lorsque la famille Hathaway apprend qu’ils vont peut-être devoir se séparer de leur maison, celle qu’ils ont retapé avec tant d’ardeur depuis le 1er tome ! Jusqu’au bout du livre, nous sommes sur le qui-vive car même si ce genre de romances termine toujours en happy ends, il ne faut pas oublier que les Hathaway ont plus d’un tour dans leur sac et peut-être qu’ils pourraient reprendre un nouveau départ ailleurs…..Attention zone spoilers ! Cliquez le mulot et passez le texte en surbrillance ! Allons bon, bien évidemment que Ramsay House va rester aux Hathaway ! Quant à la très perfide Vanessa, c’est avec plaisir que nous assistons à ses déconvenues…..Il y a quand même une justice en ce bas-monde….

« —Vois-tu, Leo, le manoir d'origine est en ruine depuis quelques siècles. Un ancien lord Ramsay a acquis la parcelle de sept hectares et a fait construire une nouvelle demeure dessus. Depuis, la coutume a voulu que Ramsay House soit transmise à chaque nouveau vicomte. Mais le dernier lord Ramsay - celui qui venait juste avant toi - a trouvé un moyen de laisser la partie aliénable de la propriété à sa veuve et à sa fille. Cela s'appelle une reconnaissance d'affranchissement. En conséquence, Ramsay House et le terrain sur lequel elle est érigée appartiennent à la comtesse Ramsay et à sa fille, Vanessa Darvin. Léo secoua la tête avec incrédulité.
— Pourquoi n'avons-nous pas été prévenus auparavant ?
— Apparemment, expliqua Amelia d'un ton lugubre, la veuve ne s'intéressait pas à la maison, qui était en très mauvais état. Mais à présent qu'elle est magnifiquement restaurée, elle a informé notre avoué de son intention de reprendre son bien et de l'occuper.
— Je veux bien être pendu si je laisse quelqu'un prendre Ramsay House aux Hathaway! s'écria Léo, outré. S'il le faut, je porterai l'affaire devant la cour de la chancellerie à Westminster. Merripen se pinça l'arête du nez d'un geste las.
— La chancellerie te déboutera.
— Comment le sais-tu ?
— Notre avoué a interrogé le spécialiste de son étude. Malheureusement, seul l'ancien manoir fait partie de l'héritage inaliénable.
— Et si l'on rachetait la parcelle à la veuve ?
— Elle a d'ores et déjà annoncé qu'aucune somme d'argent ne pourrait l'inciter à s'en séparer.
— Les femmes changent souvent d'avis, observa Leo. Nous allons lui faire une offre.
— Très bien. Mais si elle refuse de négocier, il ne nous reste qu'un moyen pour garder cette maison. — Je brûle de l'entendre, fit Leo.
— Selon une clause ajoutée par le dernier lord Ramsay, tu garderas le domaine dans son entier - y compris la maison - si tu te maries et engendres un héritier mâle dans les cinq ans suivant ton ennoblissement.
— Pourquoi cinq ans ?
— Parce qu'au cours des trois dernières décennies, répondit Winnifred avec douceur, aucun Ramsay n'a réussi à vivre plus de cinq ans après avoir reçu le titre. Ni à engendrer un fils légitime.
— Mais la bonne nouvelle, Leo, intervint Beatrix avec entrain, c'est que ça fait quatre ans que tu es devenu lord Ramsay. Si tu réussis à rester en vie juste une année de plus, la malédiction familiale sera brisée.
— Il faut en outre que tu te maries et que tu aies un fils le plus tôt possible, ajouta Amelia. Dans le silence qui suivit, Leo les regarda tour à tour d'un air ébahi. Il laissa échapper un rire bref.
— Vous êtes tous fous si vous pensez que l'on va m'imposer un mariage sans amour simplement pour que la famille continue à vivre à Ramsay House ! Avec un sourire conciliant, Winnifred lui tendit une feuille de papier.
— Nous ne te forcerons jamais à contracter un mariage sans amour, bien sûr. Mais nous avons établi une liste d'épouses possibles, toutes plus charmantes les unes que les autres. Tu ne veux pas y jeter un coup d'œil pour voir si l'une d'elles te plaît? »

« Ramsay House avait été endommagée et restaurée... la coquille vide, négligée, s'était transformée en un foyer heureux et prospère grâce aux bons soins d'une famille. Ce serait un crime si, par une espèce de tour de passe-passe légal, les Hathaway en étaient délogés au profit de deux femmes qui n'avaient rien investi dedans ».

3#-La passion de Leo pour Catherine : Lui-même ne comprend pas vraiment ce qu’il lui arrive. Après avoir vécu une période de débauche, pour enfin être redevenu un peu « sérieux », il n’est reste pas moins un sacré personnage qui aime se moquer des autres mais aussi de lui-même. La seule personne avec qui le courant ne semble pas passer dès leur première rencontre, c’est cette Catherine Marks qui l’agace à toujours le juger et lui faire remarquer qu’il n’agit pas en gentleman….Pourtant, on se rend compte aussi que Leo prend plaisir à toujours affronter la préceptrice « si propre sur elle » et du coup, le jour où il comprend qu’elle se teint les cheveux (et donc cache un secret) et ensuite discute dans le parc avec Harry Rutledge et semble proche de lui, le sang de Leo ne fait qu’un tour et il est prêt à confronter Catherine…..Et évidemment, avec notre beau Leo, ce genre de chose ne se fait pas sans passion…..


« Il était jaloux d'une harpie maigrichonne qui ne laissait jamais passer une occasion de l'insulter ou de le contredire. Était-il encore descendu d'un cran dans la dépravation ? Avait-il développé un goût pervers pour les vieilles filles ? ».

« Imaginer Catherine Marks, sa diabolique petite adversaire, nue et gémissante sous lui... Il n'avait jamais rien désiré aussi ardemment. Quoi d'étonnant, en vérité? Quand une femme se montrait facile et consentante, il n'y avait aucun défi. Mettre Marks dans son lit, en revanche, l'y retenir un long moment, la tourmenter jusqu'à ce qu'elle supplie, voilà qui serait divertissant ».

« Comme elle gardait un silence obstiné, Leo n'hésita pas à la provoquer.
— Vous seriez une femme d'un genre différent, je vous soupçonnerais de lui faire du charme. Mais nous savons tous deux que vous n'en possédez aucun, n'est-ce pas ?
— En aurais-je, ce n'est certainement pas sur vous que je l'exercerais !
— Allons, Marks, essayons d'avoir une conversation polie. Juste pour cette fois.
— Pas tant que vous ne m'aurez pas lâchée.
— Vous vous sauveriez. Et il fait trop chaud pour que je me lance à vos trousses. Furieuse, Catherine posa les paumes à plat sur son torse pour le repousser. À la pensée de ce qui se trouvait sous les épaisseurs de mousseline, caraco et autre corset... la peau crémeuse, les courbes douces, les boucles intimes... Leo fut saisi d'un désir brutal. Un frémissement la parcourut, comme si elle avait lu en lui. Leo l'étudia avec attention.
— Auriez-vous peur de moi, Marks ? demanda-t-il d'une voix radoucie. Vous qui me rabrouez et me remettez à ma place à la moindre occasion ?
— Il faut vraiment posséder votre arrogance pour le croire ! répliqua-t-elle. Je déplore simplement que vous soyez incapable de vous conduire comme un homme de votre condition.
— Vous voulez dire comme un noble ? Mais c'est ainsi que les nobles se conduisent, assura-t-il, moqueur. Je suis surpris que vous ne l'ayez pas encore remarqué.
— Oh, je l'ai remarqué ! Un homme ayant la chance d'hériter d'un titre devrait s'efforcer de s'en montrer digne. Etre pair du royaume implique des obligations, des responsabilités... Alors que vous semblez, au contraire, considérer cela comme une autorisation de vous conduire de la manière la plus répugnante et la plus dépravée qui soit. De plus...
— Marks, l'interrompit Leo d'un ton suave, cette tentative pour détourner la conversation est admirable. Mais cela ne marchera pas. Vous ne partirez pas avant de m'avoir dit ce que je veux savoir ».

4#-Leo découvre le passé de Catherine : Contrairement à d’autres membres de la famille Hathaway qui le savaient déjà, Leo ignorait totalement le lien de parenté entre Harry et Catherine. Il va découvrir de plus en plus d’éléments à propos de la jeune femme. Et bien qu’elle le craignait, cela ne va pas du tout le faire fuir, bien au contraire. Ayant grandit dans une famille aimante et unie, Leo ne sait pas ce qu’a pu ressentir Catherine durant son enfance et son adolescence, par contre, il est prêt à tout pour lui offrir le meilleur pour le restant de sa vie.

« — Catherine et moi avons la même mère. Elle s'appelait Nicolette Wigens. Elle était anglaise de naissance. Ses parents avaient quitté l'Angleterre pour s'installer à Buffalo, dans l'Etat de New York, quand elle était encore enfant. Nicolette étant leur unique enfant - les Wigens l'avaient eue tardivement -, ils souhaitaient la voir mariée à un homme qui prendrait soin d'elle. Mon père, Arthur, était riche, et il avait plus du double de son âge. Je suppose que les Wigens ont favorisé cette union, qui n'était certainement pas un mariage d'amour. Toujours est-il que Nicolette a épousé Arthur, et que je suis né peu de temps après. Trop peu de temps après, en fait. Certains ont avancé qu'Arthur n'était pas mon père.
— L'était-il? ne put s'empêcher de demander Leo. Harry eut un sourire cynique.
— Qui peut en avoir la certitude ? Quoi qu'il en soit, enchaîna-t-il avec un haussement d'épaules, ma mère a fini par s'enfuir en Angleterre avec l'un de ses amants. Je crois qu'ils ont été nombreux à se succéder par la suite. Ma mère n'était pas du genre à se limiter. C'était une garce, capricieuse et égoïste, mais très belle. Catherine lui ressemble beaucoup. Il observa un silence songeur.
— En plus douce, plus raffinée. Et, à la différence de notre mère, Catherine est foncièrement gentille et aimante. — Vraiment ! s'exclama Leo avec aigreur. Elle ne se montre jamais gentille avec moi.
— C'est parce que vous lui faites peur. Leo lui adressa un regard incrédule.
— En quoi pourrais-je effrayer cette jeune virago ? Et n'allez pas prétendre que les hommes la rendent nerveuse, parce qu'elle est parfaitement aimable avec Cam et Merripen.
— Elle se sent en sécurité avec eux.
— Et pourquoi pas avec moi ? s'offusqua Leo.
— Je crois que c'est parce qu'elle a conscience de vous en tant qu'homme. Cette révélation fit tressaillir le cœur de Leo. Il examina le contenu de son verre avec une indifférence étudiée.
— C'est elle qui vous l'a dit ?
— Non, je l'ai constaté par moi-même, dans le Hampshire. Avec Catherine, il faut se montrer particulièrement observateur, ajouta Harry avec ironie. Elle ne parle pas d'elle ».

5#-Catherine rattrapée par son fameux passé : Bon, au moins, là, elle a une bonne raison de se plaindre car on peut dire qu’au niveau suspense, nous allons être servis dans Matin de noces. Pour une héroïne aux allures si austères, finalement, elle a quand même un passé très glauque et certaines connaissances se rappellent à son souvenir….Oui, on peut dire que j’ai pris plaisir à voir Catherine se faire un peu malmener dans l’histoire car à force de nous faire chier avec ses hésitations et ses leçons de moralité, son passé lui revient en pleine gueule et c’est bien fait pour elle car on ne peut pas dire qu’elle ait beaucoup aidé Leo qui n’attendait qu’une chose : la protéger !

« Elle s'interrompit en prenant conscience que quelqu'un, un homme, la regardait fixement. Elle jeta un coup d'œil dans sa direction, et reconnut le visage qui hantait ses cauchemars. Un flot de pure panique déferla en elle à la vue de cet homme, figure du passé, qu'elle avait réussi à éviter si longtemps. Seul le bras de Leo, auquel elle s'accrocha, l'empêcha de se plier en deux comme si on l'avait frappée à l'estomac. Elle essaya de respirer, mais ne réussit à émettre qu'un sifflement. — Marks ? Leo s'arrêta et la fit pivoter, scrutant son visage livide avec inquiétude.
— Qu'y a-t-il?
— Un peu de vapeurs, réussit-elle à articuler. Ce doit être la fatigue de la danse.
— Laissez-moi vous conduire jusqu'à une chaise...
— Non! L'homme ne la quittait pas des yeux, et elle vit à son expression qu'il l'avait reconnue. Elle devait s'éloigner au plus vite. Elle déglutit avec peine, tâchant de ravaler les larmes qui lui obstruaient la gorge. Ce qui aurait dû être la soirée la plus heureuse de sa vie était devenue abruptement la pire. «C'est fini», songea-t-elle avec amertume. Sa vie avec les Hathaway était terminée. Elle voulait mourir ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
Catherine Marks : Et oui, c’est compliqué d’apprécier un livre entièrement quand on n’aime pas l’héroïne principale….Heureusement, quand le héros est génial, cela rééquilibre la balance ! Pourquoi je n’aime pas Catherine ? Et bien d’abord il y a son physique. Je n’aime pas les personnages féminins qui sont maigres. Surtout dans les romances historiques ! Certes, ce n’est pas de sa faute à notre pauvre héroïne si elle n’a pas beaucoup de formes, mais quand en plus, elle s’habille dans des vêtements austères, se fait un chignon très serré et porte des lunettes, pitié, comme image de vieille fille, y’a pas pire ! Pendant toute ma lecture, j’ai eu du mal à me l’imaginer comme une belle jeune femme aux cheveux dorés comme elle a fini par le devenir quand elle a arrêté de teindre ses cheveux en brun, mais bon voilà, le mal était fait, son image sèche et austère était tellement ancrée dans ma tête depuis qu’elle est apparue dans le 2ème tome qu’il est très difficile pour moi de l’imaginer autrement. Bon, ça, c’est pour le côté physique, et pour sa mentalité, ça a été encore plus compliqué pour moi ! Qu’elle soit cul-serré comme devaient l’être les préceptrices célibataires de cette époque, certes, je veux bien, mais quand on apprend d’où elle vient, ses origines familiales, du coup, cela me fait un peu rire ! Je peux évidemment comprendre qu’avec l’enfance et l’adolescence qu’elle a eues, elle se méfie des hommes mais quand finalement, elle se retrouve intégrée et aimée dans la famille Hathaway, et quand Leo Hathaway lui fait la cour, pourquoi refuse-t-elle obstinément  son amour ? Alors oui, il y a des raisons, notamment avec des paroles qui ont été prononcées par Leo quand Catherine écoutait ce qui ne la regardait pas, mais tout de même ? Tout le monde dans cette famille sait que Leo prend tout à la rigolade et qu’il  ne faut pas tout prendre pour argent comptant…..Bref, Catherine est butée et du coup, elle se fait souffrir et fait souffrir Leo, qui va donc sortir les rames pour gagner son coeur…..A la place de notre beau brun, je me serai lassée depuis longtemps ! Et je crois bien que ce qui m’a fait sortir de mes gongs c’est quand Catherine prend pour prétexte de ne pas se marier avec Leo le fait qu’ils n’arrêtaient pas de se « chamailler » depuis qu’elle était entrée comme préceptrice dans la famille….Purée ! Heureusement notre jeune Beatrix est plutôt perspicace, elle, et a comparé les « affrontements verbaux » de Catherine et Leo à une parade amoureuse de furets qui aiment bien se battre avant de s’accoupler….

« Marks était si indépendante et si opiniâtre qu'il était souvent facile d'oublier qu'elle n'avait qu'un peu plus de vingt ans. Quand Leo l'avait vue pour la première fois, avec ses lunettes, ses sourcils froncés et sa bouche pincée, elle incarnait la vieille fille desséchée. Elle se tenait aussi raide que si elle avait avalé un manche à balai, et tirait impitoyablement ses cheveux d'un châtain terne en un chignon trop serré. Leo l'avait surnommée «La Faucheuse» malgré les objections de la famille ».

« Mais un changement remarquable était intervenu au cours des derniers mois. Marks s'était étoffée, et si elle demeurait mince, sa silhouette n'avait plus la sécheresse d'une allumette. Ses joues avaient pris des couleurs, et, quelques jours plus tôt, à son retour de Londres, Leo avait découvert, ébahi, une Marks avec des boucles d'or pâle. Apparemment, elle se teignait les cheveux depuis des années, mais suite à une erreur de l'apothicaire, elle avait été contrainte de renoncer à cet artifice. Alors que la couleur foncée était trop sévère pour ses traits délicats et sa peau claire, sa blondeur naturelle lui seyait d'une manière stupéfiante. Au point que Leo dut se débattre avec la révélation que Catherine Marks, son ennemie mortelle, était une beauté. Mais si elle lui apparaissait différente, c'était moins à cause de cette nouvelle couleur de cheveux que parce que celle-ci semblait la mettre très mal à l'aise. Elle se sentait vulnérable, et cela se voyait. En conséquence, Leo avait envie de lui arracher des couches supplémentaires, au sens propre comme au figuré. Il voulait la connaître ».

Pour conclure, autant j’ai dévoré les trois précédents tomes, autant celui-ci m’a laissée un peu perplexe au milieu du livre, notamment avec le comportement souvent tête à claque de l’héroïne, Catherine Marks qui donne l’impression d’aimer être une victime et semble aspirer à être malheureuse toute sa vie…. Je tire donc mon chapeau au beau Leo Hathaway, qui malgré les réticences de la femme dont il est tombé amoureux, va tout faire pour gagner son cœur (et ce n’est pas gagné…). Bien entendu, j’ai pris grand plaisir à retrouver toute la famille Hathaway, notamment Cam Rohan et ses fameux dictons bohémiens dont se moque malicieusement Leo, mais aussi les sœurs Hathaway ainsi que Harry Ruthledge, héros du tome précédent qui a bien entendu son mot à dire dans l’histoire ! Le furet Dodger fait encore des siennes dans ce nouveau tome, on pourrait presque le prendre pour un petit cupidon avec sa flèche magique puisque partout où il se faufile, l’amour arrive ! De la romance, de l’humour mais aussi un peu de drames, vous retrouverez tous ces éléments dans Matin de noces. Maintenant, il ne me reste plus qu’à lire le dernier tome, consacré à la benjamine de la famille Hathaway, la jolie Beatrix qui aime tant les animaux….

Ma note : 17/20

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