Les Editions J'ai lu - 2016
Sortie originale 2010
440 pages
Synopsis :
Gabriel, marquis de Ralston, vient d'apprendre l'existence de sa sœur bâtarde Juliana, qui arrive tout droit d'Italie. Pour lancer dans le beau monde cette jeune fille aux origines douteuses, il lui faut un chaperon exemplaire. Pourquoi pas lady Calpurnia Hartwell qui est considérée comme un parangon de vertu ? Elle sera garante de la réputation de Juliana. Sauf que Calpurnia est en train de se rendre compte que sa vie l'ennuie profondément. Elle a même établi une liste de choses scandaleuses à faire avant de finir ses jours dans la peau d'une vieille fille flétrie. Et pour cela, elle compte bien sur Gabriel, le débauché le plus célèbre de Londres.
Gabriel, marquis de Ralston, vient d'apprendre l'existence de sa sœur bâtarde Juliana, qui arrive tout droit d'Italie. Pour lancer dans le beau monde cette jeune fille aux origines douteuses, il lui faut un chaperon exemplaire. Pourquoi pas lady Calpurnia Hartwell qui est considérée comme un parangon de vertu ? Elle sera garante de la réputation de Juliana. Sauf que Calpurnia est en train de se rendre compte que sa vie l'ennuie profondément. Elle a même établi une liste de choses scandaleuses à faire avant de finir ses jours dans la peau d'une vieille fille flétrie. Et pour cela, elle compte bien sur Gabriel, le débauché le plus célèbre de Londres.
Suite à la chronique d’Elea BdPassions sur sa chaîne Youtube – dont je partage les goûts littéraires en matière de romances – j’ai eu très envie de découvrir ce 1er tome de la saga La famille St John de Sarah MacLean. Je sais que l’auteure américaine a déjà sorti plusieurs livres de romance historique mais c’est avec celui-ci, L’amour en 9 défis, que j’avais envie de faire connaissance avec sa plume et je dois dire que j’ai été ravie de ma lecture ! (d’ailleurs, au moment où je vous écris ma chronique, je suis en train de lire le tome 3, c’est vous dire mon enthousiasme pour cette saga !).
L’amour en 9 défis c’est l’histoire de Lady Calpurina, alias Callie, une aristocrate de 28 ans, qui, suite aux fiançailles de sa jeune sœur, Mariana, va totalement remettre en question son existence. Après une discussion avec son frère, Benedick, sur les différences faites entre les hommes et les femmes dans la société, elle va avoir l’idée folle de relever des défis qui sont en principe « interdits » aux femmes. Se disant que de toute manière, elle ne se mariera jamais - vu son âge « avancé » - elle estime qu’elle peut se permettre quelques excentricités qui ne nuiront plus à sa réputation puisque aux yeux de la société aristocrate, elle est déjà totalement invisible et elle a même sa place réservée parmi les vieilles filles de bonne famille qui font désespérément tapisserie lors des réceptions organisées par le grand monde….
Le premier défi qui est en haut de la liste « scandaleuse » de Callie, c’est d’avoir
ENFIN son premier baiser…..Comme « victime consentante » de son fantasme, elle pense tout naturellement au séduisant marquis de Ralston (qu’elle aime en secret depuis son adolescence) et qui a une réputation de « womanizer »….Si celui-ci la remarque enfin, suite à son audacieuse demande de baiser, il va aussi lui proposer de s’occuper de sa « nouvelle » jeune demi-sœur, Julianna, tout fraîchement débarquée d’Italie….Ce que Gabriel St John ignore, c’est que si Callie accepte de faire entrer dans le « grand monde » la jeune Julianna, elle va aussi, en secret, tout faire pour relever les 8 défis qu’il lui reste sur sa liste…..
Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-La personnalité de l’héroïne : Même si Callie ne correspond pas aux critères de beauté exigés par l’époque, elle réussira l’exploit d’attraper dans ses filets Gabriel St John, marquis de Ralston connu pour avoir eu les plus belles femmes dans son lit ! Une vieille fille de 28 ans avec un séducteur scandaleux, certes, cela peut faire frémir la société aristocrate mais finalement, l’amour sera le plus fort. Et si Callie arrive finalement à séduire l’homme qu’elle aime en secret depuis toujours, c’est aussi parce qu’elle va décider à agir ! J’ai beaucoup aimé le caractère déterminé et audacieux de l’héroïne. En effet, celle-ci n’ayant plus rien à perdre au niveau de sa réputation, a décidé d’expérimenter des choses qui sont interdites aux femmes. Callie, qui avait toujours été effacée et discrète durant sa vie entière se révèle être une sacrée bad-ass car oser se rendre dans la maison d’un séducteur au milieu de la nuit pour se faire embrasser ou se travestir en homme pour faire de l’escrime dans un club de gentlemen, il fallait oser !
« -Callie, je ne pense pas que la maison s’écroulera si tu bois un verre d’alcool fort. Encore que je ne sois pas certain que tu en apprécierais le goût. Il laissa s’écouler quelques secondes avant de reprendre : -Qu’aimerais-tu faire d’autre ? Callie prit son temps pour répondre. Si elle n’avait pas craint les répercussions de ses actes, qu’aurait-elle aimé faire ?
-Je ne sais pas. Je ne me suis jamais autorisée à y penser.
-Eh bien, accorde-t’en la permission, maintenant. Que ferais-tu ?
-Tout ce qu’il me serait possible ! lâcha-t-elle, à sa propre surprise. J’en ai assez d’être impeccablement bien élevée. Tu as raison. Vingt-huit ans d’un comportement irréprochable, c’est trop long. Tous deux se mirent à rire, et Benedick insista :
-Et alors ? Sois plus précise.
-Je jetterais mon bonnet en dentelle au panier.
-Cela va sans dire. Allons, Calpurnia, force-toi un peu, tu as plus d’imagination que cela. On te dit qu’il n’y a pas de répercussions, et tu te contentes de trois choses que tu peux faire chez toi ?
-J’apprendrais l’escrime, déclara-t-elle, se prenant au jeu.
-C’est mieux. Quoi d’autre ?
-J’assisterais à un duel !
-Pourquoi t’arrêter là ? Utilise donc tes nouveaux talents d’escrimeuse pour te battre toi-même en duel.
-Je ne crois pas avoir vraiment envie de blesser quelqu’un.
-Ah, fit-il avec un sérieux imperturbable, nous avons donc trouvé la ligne que tu ne souhaites pas dépasser.
-L’une d’elles, en tout cas. Mais j’aimerais beaucoup tirer au pistolet. Simplement, pas sur une autre personne.
-Nous sommes nombreux à apprécier cette activité. Quoi d’autre ?
-J’aimerais monter à califourchon.
-Vraiment ?
-Vraiment. Chevaucher en amazone, ça paraît si… collet monté, expliqua-t-elle avec un dédain qui le fit rire. Et puis… Elle se mordit la lèvre, car elle avait été sur le point d’ajouter : « J’aimerais embrasser quelqu’un. » Mais ce n’était certainement pas une chose qu’elle pouvait avouer à son frère.
-Je ferais toutes les choses que les hommes tiennent pour allant de soi. Et davantage encore. Je m’adonnerais aux jeux d’argent ! Dans un club pour hommes !
-Oh, oh… Et comment t’y prendrais-tu pour en forcer l’entrée ?
-Je suppose qu’il faudrait que je me déguise en homme, dit-elle après un instant de réflexion. Benedick secoua la tête avec amusement.
-Tu te montres enfin digne de la fascination de notre mère pour Shakespeare ».
«- Elle a deux autres enfants.
-Oui, mais… répliqua Mariana, avant de s’interrompre. Callie n’avait pas besoin de voir son visage pour deviner ses pensées : quelles étaient les chances que l’un des deux se marie bientôt ?
-Benedick se mariera, assura Rivington d’un ton amusé. Il attend simplement jusqu’au dernier moment.
-Ce n’est pas pour Benedick que je me fais du souci.
-Mariana, nous en avons déjà parlé. Elle sera la bienvenue à Fox Haven. Callie en resta bouche bée. C’était d’elle qu’ils parlaient ? Ils avaient déjà discuté de son sort et prévu de l’installer dans la maison de campagne des Rivington, comme si elle était une orpheline qu’il fallait prendre en charge ? Non, pas une orpheline… Simplement une femme célibataire sans perspectives d’avenir. Ce qui était le cas, bien sûr.
-Elle fera une tante formidable, ajouta Rivington. Excellent ! Voilà qu’il se débarrassait déjà des héritiers du duché !
-Elle aurait fait une mère formidable, corrigea Mariana. Si seulement elle avait pu avoir ce que nous avons. Elle le méritait tellement… Son ton empreint de compassion amena un sourire tremblant sur les lèvres de Callie, qui s’efforça toutefois d’ignorer que sa sœur parlait au passé.
-C’est vrai, acquiesça Rivington avec un soupir. Mais je crains qu’elle ne soit la seule à pouvoir changer son destin. Si elle reste à ce point… Comme il cherchait le mot adéquat, Callie s’inclina pour mieux l’entendre, au risque de perdre l’équilibre.
-… passive, ça n’arrivera jamais. « Passive », elle ?
-Callie a besoin de vivre un peu plus d’aventures, admit Mariana. Mais, évidemment, elle est bien trop sage pour les rechercher. Il y eut un long silence pendant lequel leurs paroles, exemptes de méchanceté et cependant si douloureuses, résonnèrent en Callie. Elle faillit suffoquer sous le poids de leur signification et, soudain, sentit les larmes lui brûler les paupières.
-Peut-être que tu aimerais toi-même une aventure, ma beauté, murmura Rivington d’un ton de nouveau sensuel. Incapable de supporter le gloussement de sa sœur, Callie referma silencieusement la porte. « Passive… » Quel mot horrible ! Et quelle terrible impression… Passive, quelconque, timorée et condamnée à une vie rangée, ennuyeuse et sans aucun intérêt ».
2#-Un crush qui dure depuis plus de 10 ans : En effet, si le marquis de Ralston n’avait jamais fait attention à la très discrète Lady Calpurnia (pourtant issue d’une des familles les plus nobles de la cour) jusqu’à ce qu’elle frappe à la porte de chez lui en pleine nuit, il ne faut pas oublier que la jeune femme, elle, craquait depuis ses 18 ans pour le beau gentleman ! Je trouve donc cela très romantique que finalement, après tant d’années, Callie reste toujours fidèle à son « amour secret » et qu’avec un peu d’audace, elle arrive finalement à le prendre dans ses filets ! L’amour en 9 défis est vraiment ultra romantique à ce niveau-là car c’est la persévérance et un concours de circonstances qui feront qu’enfin les « rêves secrets » de Callie vont se réaliser ! Après, c’est sûr, on peut se dire que puisque à partir du moment où notre héroïne prend le taureau par les cornes, tout se concrétise pour elle, elle aurait pu passer à l’action bien avant (attendre 10 ans, c’est long, surtout à cette époque où les gens « vieillissaient » plus vite….et vivaient moins longtemps….Encore que, les nobles vivaient plus longtemps que les gens du peuple, mais bon, pour les femmes, il y avait toujours le risque de mourir en couches….). Bref, j’admire cet amour secret qui a duré 10 ans et qui a finalement triomphé !
«Puis la vérité lui apparut dans toute sa cruauté, et un brusque accès de désespoir l’envahit. Jamais le magnifique marquis de Ralston ne serait à elle, pas plus que quiconque de son envergure. Hélas, les paroles qu’il avait prononcées n’étaient pas sincères… Il s’agissait simplement des mensonges d’un séducteur invétéré, soigneusement choisis pour l’apaiser et la renvoyer d’où elle venait, afin qu’il puisse rejoindre tranquillement son ensorcelante maîtresse. Il ne pensait pas un mot de ce qu’il lui avait dit. Non, elle n’était pas Calpurnia, femme de Jules César. Elle était cette bonne vieille Callie. Et elle le resterait ».
3#-Le « premier » vrai face à face avec Ralston : Ce livre ne manque pas de moments truculents qui m’ont fait glousser (oui, glousser !) derrière ma liseuse ! Pour une fille effacée, limite invisible, Callie m’a vraiment beaucoup surprise par son culot et son tempérament de feu ! Evidemment, la scène de sa visite en pleine nuit au domicile du très séduisant Marquis de Ralston vaut son pesant d’or et surtout, il est le déclic pour nos deux héros : Pour Callie, elle réalise enfin que tous ses désirs peuvent se réaliser (il suffit de se foutre un bon coup de pied au cul !) et pour Gabriel, il remarque enfin cette jeune femme qui sort des standards physiques habituels de ses conquêtes féminines et qui, mine de rien, titille sa curiosité de mâle….
«- Lady Calpurnia ? s’exclama-t-il avec une surprise mêlée de perplexité, tout en reculant davantage.
-En personne. Elle ferma les yeux, les joues brûlantes. Jamais plus elle ne quitterait sa maison ! Il laissa échapper un rire peu convaincu.
-J’avoue que, si l’on m’avait donné à choisir entre mille réponses possibles, pas une seule fois je n’aurais imaginé que vous puissiez être ma visiteuse de la nuit. Vous allez bien ?
-Je vous assure que, malgré les apparences, je ne suis pas du tout folle, monsieur. Du moins, je ne le crois pas.
-Pardonnez ma question, dans ce cas, mais que diable faites-vous ici ? Ce n’est pas du tout un endroit convenable pour une demoiselle, ajouta-t-il, semblant prendre conscience à cet instant du lieu où ils se trouvaient. Je vous invite à poursuivre cette conversation… dans une autre pièce. Quand il fit mine de rouvrir la porte, Callie s’écarta pour éviter le bras qu’il tendait.
-Monsieur, je ne crois pas nécessaire de poursuivre cette conversation. Si je me retrouve ici, à Ralston House, c’est à cause de circonstances un peu… particulières, et mieux vaudrait pour nous deux que nous oubliions cet incident. Cela ne devrait pas être trop difficile, à mon avis, acheva-t-elle en plaquant un sourire sur son visage ».
« Alors – mue par le courage, la lâcheté ou l’abus de sherry, elle ne le saurait jamais –, elle décida de lui répondre. De toute manière, la situation ne pouvait empirer.
-Je suis venue vous demander de m’embrasser, avoua-t-elle dans un chuchotement. Ce n’était pas la réponse à laquelle Gabriel s’attendait. Ces mots timides avaient été prononcés d’une voix si peu audible qu’un instant il crut s’être trompé, mais le visage enflammé de la jeune femme suffit à le convaincre que lady Calpurnia Hartwell venait de lui faire une proposition parfaitement inconvenante. La soirée avait pourtant commencé de manière anodine. Encore bouleversé par l’arrivée de Juliana, il avait refusé toutes les invitations et dîné en famille avant de se retirer dans sa chambre, avec l’espoir que son piano lui offrirait une distraction bienvenue. Il avait fini par se perdre dans sa musique… jusqu’au moment où un coup frappé à la porte avait annoncé l’arrivée de lady Calpurnia. Gabriel enveloppa la jeune femme d’un regard rapide, mais direct. Elle n’était pas sans attraits – un peu quelconque et trop ronde, mais c’était sans doute son ample cape noire qui donnait cette impression. Elle avait des lèvres charnues, une peau sans défaut, et de beaux et grands yeux qui étincelaient d’émotion. Il s’interrogea brièvement sur leur couleur avant de s’obliger à revenir à la situation présente. C’était manifestement la première fois que lady Calpurnia se livrait à un acte aussi audacieux. S’il n’avait pas déjà su que sa réputation était sans tache, il l’aurait deviné à son embarras extrême. Il connaissait la petite Calpurnia Hartwell de vue parce que, depuis des années, elle faisait partie du décor des salons et des salles de bal. Elle déroba son regard au sien. Les yeux baissés sur ses doigts qu’elle triturait, elle glissait des coups d’œil subreptices vers la porte comme pour évaluer ses chances de s’enfuir de la pièce. Il ne put réprimer une bouffée de compassion. Pauvre petite souris qui, de toute évidence, se retrouvait dans une situation bien trop épineuse pour elle ! Il aurait pu jouer les parfaits gentlemen, prendre pitié d’elle, lui offrir le moyen de rentrer chez elle et lui promettre d’oublier toute l’affaire. Mais il pressentait qu’en dépit de sa nervosité quelque chose en elle répugnait à s’arrêter là. Jusqu’où irait-elle ? Il était curieux de le découvrir.
-Pourquoi ? Prise de court par sa question, elle écarquilla les yeux, puis se hâta de les détourner de nouveau.
-Par… pardon, monsieur ?
-Pourquoi une telle requête ? Notez que je suis flatté, évidemment. Mais vous admettrez que c’est plutôt curieux.
-Je… je ne sais pas.
-Cela, ma belle, n’est pas une réponse acceptable, fit-il remarquer en secouant la tête.
-Vous ne devriez pas m’appeler comme ça. C’est trop familier. Il ne put réprimer un demi-sourire.
-Vous êtes dans ma chambre à coucher et vous me demandez de vous embrasser. J’oserais dire que nous avons franchi la limite des convenances. Je répète donc ma question : pourquoi ? Elle ferma les yeux, l’air si contrit qu’il crut, l’espace d’un instant, qu’elle ne répondrait pas. Puis ses épaules se soulevèrent tandis qu’elle prenait une profonde inspiration, et elle déclara simplement :
-On ne m’a jamais embrassée. J’ai pensé qu’il était temps. Il n’entendait dans sa voix ni plainte ni apitoiement sur elle-même, juste une honnêteté qui lui inspira, malgré lui, une certaine admiration pour son courage. Il ne devait pas être aisé d’admettre une telle chose ».
4#-La famille St John : Le frère jumeau de Gabriel, Nicholas, ainsi que leur jeune demi-sœur à moitié italienne, Julianna, seront les héros des deux prochains tomes de la saga. Nous entrapercevons déjà leurs personnalités respectives dans ce tome-ci puisque nous les voyons souvent dans l’histoire notamment Julianna qui est « chaperonnée » par Callie à la demande du Marquis de Ralston. D’ailleurs, la rencontre de Julianna avec celui qui fera battre son cœur m’a intriguée et donné très envie de lire le tome 3 de la saga qui leur sera consacré. Quant à Nicholas, le jumeau de Gabriel, nous apprenons que contrairement à son frère « coureur de jupons », celui-ci est plutôt discret au niveau de ses conquêtes féminines et est surtout un aventurier qui a roulé sa bosse un peu partout dans le monde (la cicatrice qui barre son visage et le distingue ainsi aisément de son jumeau en est la preuve). Quoiqu’il en soit, c’est une fratrie haute en couleur ! En ce qui concerne leurs parents, nous apprenons dans le livre que leur mère n’aura jamais gagné le titre de « maman de l’année » puisqu’elle les a respectivement abandonnés sans aucun remord. Cela aura beaucoup de conséquences sur leur développement psychologique, notamment sur la manière dont ils voient l’amour : à priori, ils sont tous les trois devenus « hostiles » à l’amour – Les deux garçons, par peur de mourir de chagrin comme leur père, et Julianna pour ne pas devenir comme leur mère….
« -Votre mère…
-Ma mère, si on peut appeler ainsi la créature insensible qui nous a mis au monde, a quitté l’Angleterre pour le continent il y a plus de vingt-cinq ans. Quelle certitude pouvons-nous avoir que cette fille est notre sœur, et non une mystificatrice qui tente d’abuser de notre bonté ?
-Son père était un riche négociant vénitien, et il lui a laissé toute sa fortune. Il n’avait aucune raison de mentir au sujet de sa naissance, monsieur, poursuivit-il en observant Gabriel d’un œil méfiant. D’ailleurs, d’après ce que j’en sais, il aurait préféré ne pas avoir à vous signaler son existence.
-Dans ce cas, pourquoi l’avoir fait ?
-Elle n’a pour ainsi dire pas d’autre famille, même si on m’a dit que des amis étaient prêts à la recueillir. Selon les documents envoyés à mon cabinet, cependant, tout est l’œuvre de votre mère. Elle a demandé que son… son mari prenne des dispositions pour que votre sœur soit envoyée ici, s’il décédait ».
« -Seigneur… Que cette fille fût leur sœur ne faisait aucun doute. Outre les yeux, du même bleu intense que ceux des jumeaux, elle avait la même mâchoire volontaire et la même chevelure brune et bouclée qu’eux. C’était le portrait de leur mère : grande, mince et jolie, avec une flamme indéniable dans le regard. Gabriel jura entre ses dents. Nick se reprit le premier et s’inclina profondément.
-Enchanté, mademoiselle Juliana. Je suis votre frère, Nicholas St. John. Et voici notre frère Gabriel, marquis de Ralston. Après une révérence gracieuse, elle se redressa et se désigna d’une main délicate.
-Je suis Juliana Fiori. Je l’avoue, je ne m’attendais pas à… i gemelli, dit-elle après avoir cherché vainement le mot. Je suis désolée, je ne sais pas le dire en anglais.
-Des jumeaux, dit Nick en lui souriant. J’imagine que notre mère ne s’attendait pas non plus à i gemelli. La fossette qui se creusa dans la joue de Juliana reflétait à la perfection celle de Nick.
-Comme vous dites. C’est vraiment… étonnant ».
« Vous avez connu notre mère, n’est-ce pas ? demanda Gabriel, dont la décision était prise. Droite et fière, Juliana soutint son regard.
-Elle nous a quittés il y a près de dix ans. Je crois qu’elle a agi de même avec vous ?
-Nous n’avions même pas dix ans, confirma Gabriel.
-J’imagine donc qu’aucun de nous n’éprouve beaucoup d’amour pour elle.
-Effectivement ».
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
La caricature de la « moche » qui devient belle : Si Callie est restée vieille fille jusqu’à l’âge de 28 ans, il y a certainement beaucoup de raisons et son problème de physique en fait évidemment partie. Après, en tant que femme, il y a toujours des moyens « d’améliorer » son apparence – mais je trouve un peu caricatural et limite ridicule le fait que tout d’un coup, comme par magie, avec une jolie robe et une nouvelle confiance en soi, le vilain petit canard se transforme soudainement en cygne époustouflant admiré de tous…..Quand j’ai lu ce passage-là du livre, j’ai tout de suite pensé à ma lecture de cet été Les petites reines, où l’héroïne très sarcastique se moquait d’elle-même et de ses deux copines qui, malgré leurs belles robes et leur maquillage pour un soir, restaient tout de même des boudins….Allez, je ne résiste pas à remettre cet extrait de ce livre (que je vous conseille de lire à 100% car il est vraiment génial !) :
« Cœur battant et le visage enflammé, je me réfugie dans les toilettes ou Hakima et Astrid, plantées devant une gigantesque glace qui va du sol au plafond, se mirent avec hébétude.
-Oh, c’est…Commencé-je – mais, aussitôt, je perds mes mots.
Qui sont-elles ? Devant nous, dans l’immense miroir étincelant, nous toisent trois jeunes filles inconnues. Mais qui sont-elles ?
Une blonde vaporeuse, aux courbes généreuses, vêtue d’une élégante robe bustier jaune d’œuf qui s’harmonise à merveille avec son teint de rose. Astrid ? Astrid, c’est bien toi ?
Une petite brune mutine dont la robe à col bateau, parme, moirée, ondoie telle une anémone à chaque mouvement. Hakima ? Hakima, c’est toi ?
Et cette jeune fille fière, aux cheveux retenues par des barrettes diamantées, enrubannée dans sa robe bleue tendre plissée comme une toge, qui allonge ses jambes à l’infini et souligne sa jolie taille….c’est…Moi ?....
MAIS NON, JE DECONNE !
On ressemble exactement à ce qu’on est : trois boudins habillés de robes de bal synthétiques et maquillées comme des voitures volées. Astrid et moi ressemblons, en plus dodues, à Javotte et Anastasie dans la version Disney de Cendrillon. Hakima a l’air d’un pruneau en robe de jambon fumé ».
Mireille - Extrait du livre "Les petites reines" de Clémentine Beauvais
Pour conclure, L’amour en 9 défis m’a totalement ravie ! C’est une romance historique comme je les aime avec des quiproquos, des scènes intenses de romantisme et de sensualité et puis, il y a surtout la personnalité très forte et très attachante de l’héroïne ! Le moins que l’on puisse dire c’est que Callie est très audacieuse et il est certain que peu de femmes auraient osé faire ce qu’elle a fait ! Quelle coquine ! Bref, ma lecture a été vraiment addictive jusqu’à la dernière page, autant par les émotions qu’elle m’a procurées que par le style d’écriture très fluide de l’auteure qui a réussi à me projeter et à me faire rêver dans son Londres aristocratique du début du XIXème siècle. Sitôt le livre achevé, j’ai enchaîné sur le 2ème tome consacré à Nicholas St John, le jumeau balafré de Gabriel, c’est vous dire à quel point je suis accroc à cette saga !
Ma note : 17,50/20
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