dimanche 30 avril 2017

LA DERNIERE NYMPHE - Tome 1 : Bellezza


Marjorie Burbaud
Les Editions Rebelle 2017
356 pages  

Synopsis : 
Enza Vergara est l’ennemi public numéro 1 des vampires. Pour cause, elle est la dernière nymphe de New York. Alors qu’elle se pensait encore à l’abri des agents tueurs de nymphes du pays, elle se retrouve au beau milieu de la traque la plus importante du siècle. Une lutte sans merci s’engage alors entre Enza et l’agent tueur engagé pour lui arracher les ailes et la réduire en cendres, la menant tout droit au sein d’un conflit aussi vieux que la vie elle-même. Pourtant, pour survivre, Enza n’a d’autre choix que de révéler au monde les pou­voirs ténébreux que les nymphes recèlent… À la nuit tombée, au fond de ruelles sombres et sordides, ce ne sont plus les vampires qui font la loi… Mais les nymphes.


"Les nymphes n’étaient pas que des monstres, elles en avaient seulement une part. Comme nous en avions tous une, humains y compris. Cette prise de conscience me remua désagréablement les entrailles, comme si je venais soudain d’avaler des clous rouillés".

Palpitant ! Dès les premières pages l’auteure française Marjorie Burbaud nous entraîne dans la vie mouvementée de son héroïne, la jeune nymphe de 21 ans Enza Vergara, qui doit cacher son existence sous peine de finir exécutée par les vampires qui détiennent le pouvoir sur la ville de New York.
Alors là, je dois vous dire que j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce premier tome de La dernière nymphe. Le rythme est déchaîné, le scénario addictif avec une multitude de péripéties et de volte-faces, et ce du début jusqu’à la dernière ligne du livre !




L’univers sorti tout droit de l’imagination de Marjorie Burbaud est cela dit assez sombre puisque nous assistons tout de même à un système de gouvernement que l’on peut qualifier de totalitaire avec des contrôles et des pointages de la population féminine afin de traquer les dernières nymphes survivantes sur le sol américain pour les exterminer (oui, rien que ça !...).

« Je ne discernai que quelques humains dans la rame, la plupart de ses occupants étant des vampires – comme la plupart des habitants de cette ville se trouvaient en être, d’ailleurs. Une ville remplie de testostérone… Pourquoi les vampires n’étaient-ils que des hommes ? râlai-je intérieurement en grattant une tache du bout de ma chaussure. Cette question tournait en boucle dans ma tête depuis que mon corps avait découvert l’effet des hormones… Et que j’avais compris le fonctionnement de notre macabre société ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Un univers d’Urban Fantasy complexe et inédit : L’auteure a réussi avec brio à s’inventer sa propre mythologie avec les nymphes et les vampires. Dans son monde imaginaire, les humains connaissent l’existence de ces créatures depuis la moitié du XIXème siècle. Elles sont sorties de l’ombre et si les vampires ont réussi à s’allier aux humains (dont ils se nourrissent pourtant), ce n’est pas le cas des nymphes puisqu'elles constituent le sommet de l’échelle alimentaire dans la mesure où elles se nourrissent des vampires…..Elles deviennent donc des femmes à abattre….Dans le bestiaire moderne créé par Marjorie Burbaud, les vampires sont forcément des mâles (extrêmement séduisants physiquement) et leur équivalent femelle (les goules) ont été éradiquées. Chez les nymphes, c’est pareil, les mâles ont disparu et en plus, il ne peut naître qu’une seule nymphe dans une fratrie, les autres filles restent des humaines « ordinaires » (encore que, elles peuvent aussi apprendre le chamanisme en cachette). Même s’il y a quelques points d’ombre dans l’univers créé par l’auteure (notamment vis-à-vis du manque de réaction des humains face à la suprématie des vampires), j’ai vraiment adoré la manière dont il est décrit. En particulier parce que c’est notre héroïne, Enza, une nymphe d'eau (il en existe de plusieurs sortes, selon les éléments naturels) qui nous fait partager ses pensées et ses réflexions et trouve le temps de nous expliquer soigneusement l’environnement sociétal dans lequel elle essaye de survivre depuis sa naissance.

2#-La tension sensuelle entre Enza et Eidon : Certes, leur nature respective les poussent l’un vers l’autre puisque les vampires sont censés céder aux charmes des nymphes pour que celles-ci les « consomment », mais dans la mesure où depuis plus de 150 ans les vampires détiennent le pouvoir et bénéficient de l’appuie technologique et scientifique des humains, ceux-ci ont trouvé une parade pour « résister » aux nymphes afin de pouvoir les traquer et les tuer plus aisément. Eidon Callaghan y compris, surtout qu'il est le meilleur traqueur des USA (et qu’il cultive une haine viscérale envers les nymphes car l'une d'elles a tué son père quand il était encore adolescent)…..Et pourtant, cela ne l’empêche pas d’être intrigué, attiré, interpellé par cette jeune femme blonde qui se cache sous des couches de maquillage mais qui sait aussi lui tenir tête lors de leur premier face à face au moment d’un pointage de contrôle….! Il va donc se nouer une relation vraiment très particulière entre nos deux héros puisque Enza cherche à fuir le vampire qui s'est lancé à ses trousses (et qui a pour mission de la tuer) mais en même temps, elle frissonne de plaisir rien que de l’imaginer face à elle avec cette attirance morbide qu'elle ressent pour lui….J’ai particulièrement apprécié la manière dont l’auteure a amené petit à petit nos deux héros à être obsédés l’un par l’autre (un peu comme des vieux ennemis de toujours) et du coup, une certaine « complicité » se noue entre eux-deux....J’ai totalement craqué pour « la scène de la salle de bain » (ceux qui auront lu le livre me comprendront) ainsi que le passage « dans l’obscurité » Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Et le passage dans l’incinérateur à la fin du livre, Oh Mon Dieu !!!!! Eidon qui condamne Enza et finalement revient sur ses pas….Oh Mon Dieu !!!! Quelle scène intense !!!!





« La photo d’un homme, aussi séduisant que menaçant, apparut alors à l’écran. Je connaissais son visage par cœur, il hantait chacune de mes nuits. Eidon Callaghan avait le physique d’un dieu grec, mais exerçait le métier du diable en personne. Il était le meilleur exécuteur du continent. Je connaissais chaque trait de son visage, chaque ombre, chaque relief de son corps. J’aurais pu le dessiner les yeux fermés. Je le détestais plus que quiconque, mais il exerçait sur moi une fascination morbide. Chaque fois que son nom me parvenait ou que son visage apparaissait à la télévision ou dans les journaux, j’étais obligée de lui prêter attention. Il était tout ce que je redoutais le plus au monde ».

"— Soyez honnête, agent Callaghan… Les nymphes n’ont aucun droit, elles ont été réduites à l’état de simple désagrément à exterminer. 
— Non ! rugit soudain le vampire. Vous, soyez honnête ! Si vous n’aviez pas attiré mon attention avec votre ADN sur un cadavre de vampire ou en me tirant dessus, je me serais désintéressé de vous ! Vous avez vingt et un ans, Enza Vergara, vous savez comment vous protéger des tueurs comme moi. Pourquoi avez-vous soudainement échoué ? La question de l’agent Callaghan m’ébranla bien plus que ce qu’elle n’aurait dû. Je me repassai tous les évènements depuis le Pointage et le doute m’envahit… J’avais toujours gardé un œil sur l’agent Callaghan, il m’avait toujours fascinée intensément. L’avais-je inconsciemment laissé m’approcher pour connaître le frisson de sa présence ? C’était un homme mystérieux à la force impressionnante et dont la seule voix parvenait à couvrir mon corps de chair de poule".

"Un frisson me traversa et je posai mes mains contre la porte. Celle-ci avait été conçue pour résister aux flammes, mais pas à l’eau. Comme je l’avais fait pour rompre mes liens, je concentrai toute la force de l’eau sur la porte. Tel, un barrage sur le point de céder, j’entendis des craquements significatifs. Tout cela m’épuisait, mais j’étais certaine d’en ressortir saine et sauve. Une fois cette porte passée, du moins. Le reste demeurait incertain. La douleur dans mon épaule se raviva. La blessure était encore fragile, tout comme mes forces. Des crampes me torturaient, la tête me tournait. Quelque chose coula de mon nez et se mélangea avec l’eau. Du sang. Un soudain élan de panique me saisit. J’allais peut-être sortir de cette pièce vivante, mais qu’en serait-il de la suite ? Je pouvais très bien me faire tuer sitôt évadée. Je n’avais plus de forces pour me défendre, j’en étais terriblement consciente. J’étouffai un sanglot et concentrai mon énergie sur la porte. Je n’allais pas y arriver. La porte s’ouvrit soudain et je me retrouvai propulsée sur le sol glacé du couloir. L’eau qui me recouvrait se répandit sur le sol et ma tête heurta le béton. Les ténèbres m’envahirent et l’épuisement me fit trembler. La porte se referma brutalement quelque part derrière moi. Des bras forts me redressèrent soudain et se resserrèrent autour de moi. Ma joue appuya contre une veste sombre à col officier et un parfum familier et dangereux me monta à la tête. Ma vue s’éclaircit petit à petit, à mesure que je prenais conscience que j’étais sortie de la pièce qui aurait dû être mon tombeau. Cependant, les battements affolés de mon cœur ne se calmèrent pas. Il était revenu. 
— Pardonne-moi, Enza… murmura Eidon Callaghan d’une voix brisée. Ses lèvres effleuraient mon oreille à chaque mot prononcé et un frisson me parcourut de la tête aux pieds. Une colère noire monta en moi et je voulus me dégager, mais mes forces ne me le permirent pas. 
— Lâche-moi ! hurlai-je. 
— Plus jamais, répondit-il d’une voix plus ferme. Je savais que s’il n’avait pas fait demi-tour, je serais morte à l’heure actuelle, mais je ne pouvais pas l’en remercier. Il m’avait tiré dessus. Il m’avait enfermée dans cette pièce avec une seule intention. Il avait beau s’excuser encore et encore en murmurant, ça ne changeait pas les faits. Je réunis mes forces dans mon poing et le frappai violemment à l’épaule. Il encaissa le coup sans broncher. Alors, je continuai de lui asséner coup sur coup, jusqu’à ce que ma colère se mue en chagrin et que des larmes roulent sur mes joues. C’était trop".

3#-Les diverses intrigues : Bellezza n’est pas qu’une simple romance d’urban fantasy avec une petite intrigue en ligne de fond pour que nos deux amants maudits puissent enfin réaliser qu’ils sont faits l’un pour l’autre, non ! Bellezza se révèle être un sacré sac de nœuds et de déconvenues pour notre héroïne qui doit avoir les nerfs bien accrochés face à toutes les révélations et les retournements de situation (pour ne pas dire les trahisons) qui lui arrivent en pleine gueule ! J’ai vraiment été happée par l’histoire qui se révèle être beaucoup plus complexe qu’il n’y parait et je suis sûre que l’auteure nous réserve encore beaucoup de surprises dans le ou les tomes à venir ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Personnellement, mes plus gros chocs ont été d’apprendre qu'Eidon et Jeremiah étaient demi-frères ainsi que le fait que Liam soit un vampire qui travaillait pour l’Assemblée !!!! Et de savoir que Rory était au courant, mais je n’imagine même pas le choc psychologique qu’a pu ressentir Enza qui faisait confiance à ces deux humains, ses deux seuls vrais amis, depuis leur rencontre, trois années auparavant…..Après, je me doute qu’il y a sans doute des explications par rapport à Liam et que tout n'est pas si simple (déjà, je me trompe peut-être mais Liam ne craque-t-il pas pour Enza qui est (était) la colocataire de sa soeur ?)...Par contre, le coup de la mère d'Enza encore vivante et que son père ne soit rien d'autre que Cazanna le chef de l'Assemblée, je n'ai pas été si surprise que cela, dès le moment où l'imposant vampire explique à Eidon, un peu plus tôt dans le livre, que lui aussi a aimé une nymphe.....

"Comment avais-je pu ne pas remarquer que Liam était un vampire ? Je connaissais la puissance des pilules anti-nymphi – si elles ne l’étaient pas, les vampires n’auraient jamais été confiants face aux nymphes –, mais j’ignorais qu’elles étaient capables de masquer la véritable identité de quelqu’un. J’avais été aveugle face à la réalité, mais, plus encore, on me l’avait sciemment dissimulé. Venant du reste du monde, le silence n’était en rien blessant. Mais venant d’un proche, qui depuis de longues années s’acharnait à me protéger de l’Assemblée, il était d’une cruelle précision et m’atteignait en plein cœur.   Liam travaillait pour l’Assemblée et je n’en avais jamais rien su. Je n’avais jamais fait foi des secrets qu’il gardait, notamment sur son travail, mais je n’étais pas à même de le juger et de lui quémander des réponses. J’étais un condensé de secrets vivant, après tout. Et, même si certains d’entre eux explosaient à la lumière du jour ces temps-ci, ils ne faisaient pourtant que laisser la place à d’autres. La trahison de Rory me revint brusquement en mémoire, malgré mes efforts pour la tenir éloignée. Une douleur aiguë me traversa de toutes parts et je dus faire le vide dans mon esprit pour parvenir à me calmer".

4#-Le changement de mentalité du tueur Eidon face à Enza : Un peu comme un chasseur, qui, émerveillé par la vision d'un cerf à l'orée du bois décide de ne pas l'abattre et le laisse repartir à travers les arbres, Eidon a le même comportement avec notre jolie et courageuse héroïne. Attention, il n'y a pas que l'apparence physique qui compte ! Au début, j'avais un peu peur car Enza nous expliquait, à nous lecteurs, que les nymphes ont le pouvoir de séduire et de contrôler les vampires afin qu'ils baissent leur garde et se fasse "pomper leur énergie vitale" par les nymphes qui sont leurs prédatrices naturelles.....Du coup, l'attirance qu'Eidon ressent pour Enza était-il biaisé ? Non, car l'auteure nous rassure rapidement, les vampires de l'ère moderne ont fabriqué des pilules qui permettent aux vampires de résister au charme des nymphes.....Du coup, l'attirance qu'Eidon ressent pour Enza est réel....C'est d'autant plus inespéré car lors de leurs premières entrevues, Enza est maquillée comme un camion volé (afin de dissimuler au maximum ses traits parfaits de nymphe). Cela dit, il n'y a pas que le physique qui entre en ligne de jeu dans l'attirance entre nos deux héros. Enza est très intelligente et est aussi courageuse. Elle répond du tac au tac aux questions parfois déstabilisantes du vampire et arrive même à lui provoquait des doutes et des cas de conscience. En effet, ce n'est pas parce qu'une nymphe a tué son père il y a des années que toutes les nymphes sont des meurtrières ! Les nymphes peuvent se nourrir sur les vampires sans aller jusqu'à leur ôter la vie ! Et pourquoi serait-il plus juste d'exécuter toutes les nymphes seulement parce qu'elles ont eu le "malheur" de naître nymphe et donc prédatrices naturelles des vampires ?......L'auteure Marjorie Burbaud nous fait nous poser pleins de questions et cela peut être parfaitement applicable aux monde "réel" dans lequel nous vivons....En quoi vouloir exterminer des gens qui ne sont pas comme vous peut-il être un bien pour l'humanité ? L'histoire du monde nous a prouvé que cette peur irrationnel de l'autre et ce besoin de domination a toujours existé et continue toujours à pourrir la planète....Bref, il est intéressant de voir qu'Eidon, malgré sa haine entretenue depuis des années à l'égard des nymphes, peut aussi changer d'avis et entendre - ou plutôt écouter - l'argument tenu par l'une des femmes ailées qui constituent l'objet de sa haine.....Forcément, cela me fait apprécier encore plus notre héros masculin (même si certains de ses actes sont parfois très discutables....On ne renonce pas aussi facilement à un endoctrinement et une manière de penser qui a nourrit ses journées depuis des années) mais au moins, Eidon essaye de changer...Même si ce n'est pas facile....



"L’Assemblée s’est lancée dans cette quête meurtrière avant même que les nymphes aient eu le temps de se défendre. Les vampires ne nous ont pas laissé le choix ! Mais nous ne sommes plus des créatures primitives incapables de parler et de régler leurs problèmes autrement que par la violence ! Nous aurions pu cohabiter. Les vampires et les humains cohabitent bien, pourquoi pas les vampires et les nymphes ? J’avançai d’un pas et soutins le regard noir et glacial de l’agent Callaghan. 
— Je vais vous dire pourquoi, agent Callaghan. Car les vampires refusent de ne pas être au sommet de la chaîne alimentaire, ils refusent d’être inférieurs à qui que ce soit. Les vampires tuent les nymphes par pur égoïsme, ce n’est pas pour protéger le monde. Vous vous protégez déjà des nymphes avec vos pilules anti-nymphi, nos pouvoirs n’ont aucun effet sur vous".

"J’avais l’impression de ne pas vivre cet instant, que tout était irréel. Pourtant, c’était bien le cas. Eidon Callaghan, le meilleur agent tueur de nymphes de tout le pays, venait de m’avouer des choses impensables. Mais ces choses-là me réchauffaient le cœur. Malgré tout ce que nous avions vécu, tout ce qu’Eidon m’avait fait subir, je croyais en ses paroles. 
— J’ai envie de te détester… répondis-je dans un souffle. Ses lèvres effleurèrent mon front et j’eus envie de pleurer à nouveau. Pas parce que j’étais triste, mais parce que je refusai d’éprouver autre chose que de la haine après tout ce qu’il avait fait… 
— Alors déteste-moi. Et je te détesterai tout autant. Je redressai la tête, soudain consciente que ces quelques paroles avaient un tout autre sens. Le regard brûlant mais si tourmenté d’Eidon me le prouva. Détester n’était pas le bon mot. 
— Je te déteste déjà, murmurai-je en pressant mes lèvres contre les siennes. Un soupir de soulagement s’échappa de sa bouche et ses mains me plaquèrent solidement contre lui. Ce baiser n’avait rien de tendre. Ce n’était qu’un besoin vital. Un besoin de ressentir notre brève fusion comme une promesse de réconciliation, malgré tout ce qui nous opposait. Dans le baiser d’Eidon, je ressentais son désespoir, la mélancolie qu’il éprouvait d’avoir autant besoin de me savoir vivante. Il me serrait si fort contre lui que c’en était douloureux. Je lui rendais ses baisers avec ardeur, le cœur serré. Je savais très bien ce que signifiaient toutes les émotions qu’il éveillait en moi. Toutes les résistances que j’avais érigées pour les refouler cédèrent une à une et je m’abandonnai corps et âme à ce baiser". 

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Le rôle des humains un peu flou : Si l’auteure a très bien travaillé sa mythologie à propos des nymphes et des vampires, il y a quand même quelques zones d’ombre dans son scénario, notamment vis-à-vis des humains qui semblent cohabiter sans trop de problèmes avec les vampires (et sont prêts à collaborer pour dénoncer les nymphes qui se cachent…). Il ne faut pas oublier que les nymphes ne se nourrissent pas des humains (elles ne « bouffent » que les vampires) alors que les vampires, eux, se nourrissent des humains (le sang des nymphes est toxique pour eux)…..Du coup, je trouve intrigant le fait que les humains ne se révoltent pas contre les vampires qui imposent quand même leurs lois de fonctionnement (déjà, rien que le système du pointage qui oblige les jeunes femmes à se faire contrôler régulièrement pour voir si ce ne sont pas des nymphes camouflées)……Ok, nous apprenons que les vampires ne sont plus des « sauvages » et se nourrissent avec du sang sous forme de cachets effervescents mais rien ne les empêche de se nourrir directement à la veine des humains, ce qui est, à mon sens, assez dangereux et angoissant (quand on est un humain…). Hors, depuis que les vampires ont fait leur « coming out » au milieu du XIXème siècle (au moment de la guerre de Sécession, 1861/1865, pour être plus précise), les humains n’ont pas l’air de les considérer comme des menaces….Car après tout, puisque les nymphes ne se nourrissent que des vampires, pourquoi les humains ne se seraient pas plutôt alliés aux demoiselles ailées contre les vampires ? Cela aurait été plus logique, non ? Pourquoi les humains soutiennent-ils ceux qui peuvent potentiellement les prendre comme repas direct en self-service ? Après, j’ai bien lu dans le livre que l’auteure explique que les vampires et les humains s’apportent beaucoup de choses entre eux notamment au niveau de la technologie et de la science mais ça veut dire quoi ? Que les vampires sont des hommes et donc ils sont des créateurs de technologie alors que les nymphes sont des femmes et donc, elles n’auraient jamais pu être à leur niveau d’intelligence ? (bon après, en poussant un peu le raisonnement, je n’oublie pas que jusqu’à quelques décennies, les femmes étaient considérées comme  inférieures à l’homme….Et elles le sont encore dans certains coins de la planète - ou même dans certains quartiers en France - à notre époque actuelle….Du coup, on peut comprendre qu’au milieu du XIXème siècle, les humains aient préféré faire affaire avec les vampires qui sont des mâles intelligents comme eux plutôt que des femmes à la beauté du diable avec des ailes dans le dos....). Néanmoins, je reste perplexe et sincèrement, j’aimerai bien que l’auteure soit un peu plus clair sur ce thème précis dans le prochain tome ! (qu'Enza rencontre des humains rebelles contre le système par exemple ! Je ne parle pas des humains qui ont un lieu avec des nymphes et que nous connaissons déjà dans ce tome-ci...). Surtout que, si j’ai bien compris sa mythologie, les humains peuvent engendrer des nymphes et des humains peuvent se transformer en vampires….Du coup, comment fait-on si dans une même famille, la fille aînée est une nymphe et le frère se transforme en vampire ? Le frère est-il forcément obligé de devoir dénoncer ou tuer lui-même sa sœur ? En 150 ans de cohabitation (plus ou moins réussi, surtout si on se met à la place des nymphes), il y a dû avoir des cas de famille comme ça, non ?.....

2#-La voix mesquine dans ma tête : C’est vraiment pour faire ma mauvaise, mais je trouve que l’auteure a un peu trop utilisé cette expression. Comme il existe plusieurs synonymes du mot « mesquin », c’est dommage que Marjorie Burbaud ne les ait pas utilisés car du coup, cela faisait un peu redondant dans la lecture….Après, c’est juste un petit détail et ce petit détail ne gêne en rien la qualité scénaristique du livre ! (tout comme les petites fautes d’orthographe ou les problèmes de vocabulaire comme « prêt » et « près » inversés à plusieurs reprises…Oui, je sais, je chipote sur des détails !).

Pour conclure, ce 1er tome de La dernière nymphe écrit par l’auteure française Marjorie Burbaud est un joli coup de coeur pour moi ! Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans un rythme haletant de suspens et de passion car même si l’univers créé par l’auteure peut sembler bien sombre par certains aspects (surtout si vous êtes une nymphe dissimulée dans la ville tenue par les humains et dirigée par les vampires….), il y a aussi dans Bellezza une atmosphère plus romantique quand on comprend assez vite que l’héroïne est attirée malgré elle par son pire ennemi, le vampire Eidon Callaghan, qui est, de plus l’un des meilleurs traqueurs de nymphes (et tueur) du pays…..Et quand nous constatons via les chapitres écrits du point de vue du ténébreux héros que celui-ci aussi est également « chamboulé » par Enza (même si c’est interdit et que Eidon est un as en ce qui concerne le déni sur ses sentiments), je peux vraiment vous dire que ce livre nous fait passer par diverses émotions, toutes plus intenses les unes que les autres face à cette histoire d’amour impossible...Les personnages secondaires (le Dr Jeremiah Warren, Keri, Haven ou Alerrha, par exemple) sont aussi bien travaillés que les héros principaux et nous réservent sans doute encore des surprises pour le prochain tome. Et si vous aimez les scénarios complexes avec des faux-semblants qui nous poussent à la paranoïa, ce livre est vraiment pour vous ! Mon Dieu, l’auteure a vraiment réussi à me scotchée d’étonnement grâce à un certain nombre de ses twists (dont on ne se lasse pas) et même pour ceux que j’avais à priori devinés, les réactions de stupéfaction ressenties par les personnages valaient vraiment leur pesant d’or. Bien évidemment, je vous conseille à 100 % ce premier tome de La dernière nymphe, qui est pour moi un petit coup de cœur (et un gros craquage pour le héros Eidon qui nous souffle le chaud et le froid durant tout le récit). J’ai vraiment hâte au 2ème tome car l’auteure nous laisse sur une situation vraiment insoutenable pour l’héroïne qui ne maîtrise plus du tout la situation ni ses sentiments envers celui qui est censé être son ennemi mortel…..Rhaaa ! Vite la suite !!!!





Ma note : 18/20

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