mardi 29 novembre 2016

LA FAMILLE ST JOHN - Tome 2 : L'amour en 10 leçons


Sarah MacLean
Les Editions J'ai lu (2016)
sortie originale 2010
406 pages

Synopsis : 
Désigné par une gazette féminine comme la proie idéale pour les débutantes en mal d'alliance, Nicholas St. John décide de fuir Londres. Alors pourquoi ne pas en profiter pour aider un ami ? Georgina, la sœur du duc de Leighton, s'est enfuie et demeure introuvable. Nicholas accepte de se lancer à sa recherche. Son enquête le conduit dans un village du Yorkshire où il fait la connaissance de lady Isabel Townsend, qui requiert ses talents d'expert en antiquités. Une femme pour le moins surprenante, qui gère son domaine d'une poigne de fer et ne tarde pas à lui tourner la tête, mais qui semble cacher bien des secrets...

« On ne peut nier qu’une véritable épidémie se répand parmi les jeunes filles de Londres – réalité tragique qui, hélas, ne peut mener qu’à la pire des conclusions. Nous faisons allusion, bien sûr, à l’état de vieille fille. Nombreuses sont les demoiselles de notre belle cité à ne pas recevoir les rayons du soleil de la félicité conjugale. N’est-il pas criminel que tant de boutons prometteurs risquent de ne jamais éclore et s’épanouir ? Aussi, chère lectrice, est-ce dans l’intérêt de toutes que nous avons établi une liste de moyens séculaires et éprouvés pour vous rendre plus aisée cette tâche redoutable : trouver un époux. Le moment est venu de vous présenter : « Comment conquérir un lord en dix leçons. » Pearls and Pelisses, juin 1823 »

Deuxième tome de la saga de romance historique La famille St John, L’amour en 10 leçons est consacré au 2ème jumeau de la fratrie St John : Nicholas. Si son frère, Gabriel, le Marquis de Ralston, était un sacré séducteur avec la réputation sulfureuse qui va avec, (il est maintenant marié et heureux avec Callie, notre chère héroïne du 1er tome), on peut dire en revanche que son jumeau ne lui ressemble pas du tout en ce qui concerne ses relations avec les femmes. 

Son détachement envers la gente féminine est notamment due à une énorme trahison datant d’il y a quelques années de cela causée par une belle femme turque quand il était en mission dans ce pays en tant que pisteur au service de la Couronne…

Quoiqu’il en soit le Pearls and Pelisses célèbre gazette féminine, l’a proclamé célibataire de l’année. Depuis la sortie de ce fameux article, Nicholas ne peut donc plus faire un pas dans la rue sans être assailli par les jeunes femmes de bonne famille en quête d’un mari…

Notre héros cherche toutes les excuses possibles pour quitter Londres et l’occasion lui est donnée quand Georgiana, la jeune sœur du Duc de Leighton, âgée de 17 ans, a brusquement disparu sans laisser de traces….Le très prétention Duc de Leighton va donc faire appel à son ami pour rechercher sa sœur car la réputation de pisteur émérite de Nick n’est plus à faire et surtout la discrétion qu’il met dans son boulot….C’est tout ce qu’il faut pour le Duc de Leighton qui souhaiterait que sa sœur revienne au domaine sans que le scandale s’ébruite….

C’est donc accompagné de son fidèle compagnon, le géant turc Rock Durukhan que Nicholas va se lancer sur la piste de la demoiselle disparue sans se douter un seul instant que ses pas vont le mener vers le lointain Yorkshire, auprès d’une jeune femme noble désargentée, Lady Isabel Townsend, qui a réussi à créer un refuge secret pour femmes de toutes classes sociales dans son domaine familiale à Townsend Park Dunscroft ….

L’arrivée de Nick et de son ami Rock dans ce « camp d’amazones » va bien évidemment tout bouleverser et l’univers des uns et des autres s’en trouveront changés à jamais….

« -Ce sont des prédatrices. Toutes autant qu’elles sont. 
-Si tu veux mon avis, ce n’est que justice que le bulan sache enfin ce que c’est que d’être chassé. Nick fit la grimace à l’évocation de ce surnom turc et de la longue histoire qui s’y attachait. Il y avait des années que personne ne l’avait appelé le bulan – le pisteur ».

« Il avait passé vingt-deux jours dans une prison turque avant d’être sauvé par Rock et de se retrouver en Grèce, où il s’était juré de mettre un terme à la carrière du bulan. La plupart du temps, il était heureux de cette décision. Il jouissait d’une existence paisible à Londres, entre la gestion de ses biens et sa passion pour les œuvres d’art de l’Antiquité. Il y avait cependant des jours où la vie du bulan lui manquait. Il préférait, et de loin, être le chasseur plutôt que le chassé ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-La personnalité indépendante et déterminée de l’héroïne : Isabel, même si elle est issue de l’aristocratie anglaise, a eu une enfance difficile auprès de ses parents. La faute principale en revient à son père, un égoïste de la pire espèce et un gaspilleur patenté. Il va ruiner sa famille. La mère d’Isabel n’est pas mieux car au lieu de protéger ses deux enfants (Isabel a un petit frère né 14 ans après elle), elle va accuser sa fille de ne rien faire pour sauver leur situation financière (car le père n’avait rien trouvé de mieux que de « jouer » sa fille aux jeux)…..A 24 ans, Isabel se retrouve maintenant sans parents puisqu’ils son père vient de mourir et sa mère était décédée depuis quelques années déjà. La mort de son père ne change pas grand-chose à sa vie puisqu’il les avait abandonnés depuis des années, et Isabel avait appris dès l’âge de 17 ans à s’occuper seule de son petit frère et à faire tourner Minerva House toute seule. Une fois les derniers domestiques partis (faute d’être payés), elle va réussir à « sauver les apparences » grâce à sa « communauté » de femmes qui sont venues prendre refuge chez elle au fur et à mesure des années. Isabel sait qu’elle peut compter sur ses « compagnes d’infortune » – qui n’hésitent pas à se travestir en hommes quand il y a des étrangers inopportuns qui viennent au domaine - mais elle se rend aussi compte qu’elle va devoir faire très bientôt des sacrifices pour que leur Minerva House continue d’exister car elles manquent de plus en plus d’argent….Il est intéressant de constater qu’Isabel est une jeune femme qui sait qu’elle ne doit rien attendre des hommes. Bien entendu, tous les hommes ne sont pas des salauds égoïstes mais son expérience familiale avec son père et le comportement de sa mère (folle de lui au point de rejeter les écarts de conduite de son mari sur ses propres enfants) ainsi que les expériences malheureuses de toutes ses compagnes venues la rejoindre au domaine ne font rien pour l’aider à voir les hommes sous leur meilleur jour….Jusqu’à l’arrivée de Nicholas St John…..



« Son père s’était servi d’elle. Une fois de plus ! On aurait pu penser qu’elle se serait habituée à être traitée de la sorte, mais la surprise et le choc étaient toujours aussi vifs. Comme si, un jour, son père allait renoncer à être le scandaleux comte de Townsend… L’homme qui avait tenu sa femme et ses enfants enfermés à la campagne pour mener une vie de débauche à Londres ; l’homme qui ne s’était jamais soucié d’eux, même pas quand son épouse était morte, ni lorsque les domestiques, lassés de ne plus toucher leurs gages, étaient tous partis ; l’homme qui n’avait pas donné signe de vie lorsque Isabel lui avait demandé, lettre après lettre, de revenir à Townsend Park et de rendre à leur demeure un peu de son lustre passé – si ce n’était pour sa fille, du moins pour son héritier. La seule fois où il était revenu… Non, elle ne voulait pas y penser. À cause de lui, sa mère avait perdu l’esprit, son frère avait été privé de père, et elle-même avait dû assumer la responsabilité du domaine. Elle avait relevé ce défi, faisant de son mieux pour que la maison reste debout et qu’il y ait toujours de la nourriture sur la table. Mais, alors que les maigres revenus de Townsend Park suffisaient à peine à pourvoir aux besoins de ses habitants et de ses métayers, son père dilapidait jusqu’au dernier penny tiré de ses terres. L’affreuse réputation du comte avait au moins eu l’avantage de tenir éloignés de Townsend Park les membres de la haute société, ce qui avait permis à Isabel de peupler la maison et ses dépendances à sa guise. Ce qui ne l’empêchait pas de regretter que le cours des choses n’ait pas été différent. Elle aurait tant aimé avoir la vie de n’importe quelle fille de comte : être éduquée sans avoir un seul souci au monde, ne pas douter un instant que, le jour venu, elle brillerait comme les autres et serait courtisée par un homme qui l’aurait choisie, et non réclamée tel un trophée gagné au jeu. Si seulement elle ne s’était pas retrouvée aussi seule… C’était cela, le pire de tout ».

« Après l’avoir foudroyé du regard, Nick cria vers le ciel : 
-Je crois, lady Isabel, que c’est une bonne chose que je sois venu aujourd’hui. Selon toute vraisemblance, vous allez de nouveau avoir besoin qu’on se porte à votre secours. Le sourire qu’elle lui adressa était angélique – et d’une fausseté totale. 
-J’ai survécu vingt-quatre ans sans garde du corps, monsieur. Je n’ai pas l’intention d’en embaucher un aujourd’hui ».

2#-La communauté de femmes : Nous faisons connaissance avec Isabel dans le livre au moment où un homme arrive dans son domaine dans le but de la prendre comme épouse (il l’a gagné au jeu contre le père d’Isabel). Ce passage est très pittoresque car évidemment, au lieu d’accepter sa « demande », elle va le chasser, aidée de ses amies qui ont passé des costumes d’hommes, histoire de faire croire à une présence masculine. Toutes ces nanas sont prêtes à tout pour défendre la maitresse de maison. Et comme l’a constaté Isabel : Les hommes ne voient que ce qu’ils veulent bien voir et donc, ils ne se doutent pas qu’ils ont en face d’eux uniquement des femmes travesties. L’illusion est presque parfaite et suffit à ce qu’elles conservent secret leur petit domaine bien protégé des maris violents et autres gredins qui auraient violenté les femmes venues chercher refuge au Minerva House.  J’aime beaucoup ce principe de communauté, où chaque femme y trouve sa place et ne rechigne pas à la tâche pour participer au bon fonctionnement de la maison. Bien entendu, c’est toujours Isabel la « chef de famille », puisque que le domaine lui appartient et son frère a seulement 10 ans (leur père, avant de mourir récemment avait totalement « déserté » Minerva House depuis des années). Mais la jeune femme sait qu’elle peut compter sur toutes ses alliées, notamment sa cousine Lara mais aussi ses amies Gwen ou Kate. Ce principe de communauté participative me fait un peu penser à la la Familistère de Guise (je vous conseille d’ailleurs d’écouter le podcast qui lui est consacrée dans l’émission « La curiosité est un vilain défaut » sur RTL qui date du 17/02/2016), et je suis admirative de ce genre de solidarité même si, évidemment, il y a toujours une faille quelque part (en l’occurrence, pour le cas d’Isabel, l’argent vient à manquer et elle ne peut pas faire tous les travaux physiques pénibles et dangereux– comme réparer le toit – même si elle est de bonne volonté et extrêmement courageuse !). Du coup, on peut comprendre la surprise de Nick et de son ami Rock quand ils vont débarquer à Minerva House et se rendre compte (très rapidement) qu’il n’y a que des femmes là-bas ! J’adore ce genre de situation cocasse ! L’auteure américaine Sarah MacLean a très bien su faire monter le suspense et les quiproquos à ce sujet !

« Debout au milieu du salon chichement meublé de la maison familiale, lady Isabel Townsend attendait que le sang cesse de vrombir dans ses oreilles. Les yeux plissés, elle observa l’individu pâle et fluet qui se tenait devant elle. 
-C’est mon père qui vous envoie… 
-Précisément. 
-Pourriez-vous répéter votre dernière phrase ? Elle avait sûrement mal compris les paroles prononcées par ce visiteur importun. Il sourit, mais son expression resta vide et peu engageante. L’estomac d’Isabel se contracta. 
-Bien sûr, répondit-il d’un ton onctueux. Nous sommes fiancés. 
-Et par « nous », vous voulez dire… 
-Vous et moi. Nous allons nous marier.
(…)
 -J’avais espéré que nous n’en viendrions pas là… 
-Je le sais bien, dit-il, se méprenant sur ses paroles. Mais je ne quitterai pas cette maison sans la femme qu’on m’a promise ! Vous êtes à moi ! En toute légalité ! Il s’élança alors sur elle, comme ils le faisaient tous. Isabel s’écarta vivement sur le côté, et il plongea par la porte ouverte dans le vestibule. Là, les femmes l’attendaient. Trois femmes, droites comme des soldats bien entraînés, qui formaient un mur défensif entre lui et la porte d’entrée. M. Asperton regarda tour à tour la cuisinière, la responsable de l’écurie et la majordome. Évidemment, il ne pouvait pas savoir qu’il avait affaire à des femmes. Les hommes, Isabel l’avait souvent constaté, ne voyaient que ce qu’ils voulaient voir ».

« -Qu’est-ce que cela signifie ? demanda-t-il en se tournant vers elle. La responsable de l’écurie fit alors claquer son fouet contre sa botte, et il tressaillit. 
-Il ne nous plaît guère que vous éleviez la voix contre une dame, monsieur.
-Je… je suis… balbutia-t-il. 
-Une chose que vous n’êtes pas, en tout cas, c’est un gentleman, à en juger par la manière dont vous avez jailli de cette pièce, déclara la cuisinière en indiquant le salon de son lourd rouleau à pâtisserie. De nouveau, il se tourna vers Isabel, qui se contenta de hausser délicatement une épaule. 
-Ce n’est pas après lady Isabel que vous en aviez, sans doute, intervint à son tour la majordome, tout en testant d’un doigt léger le fil du sabre qu’elle tenait. Non sans mal, Isabel s’abstint de porter les yeux vers l’endroit où était accroché d’ordinaire le sabre – peu affûté, en tout état de cause. Ses compagnes avaient décidément le goût des mises en scène théâtrales. 
-Je… Non ! Il y eut un long moment de silence, pendant lequel Isabel observa la sueur qui perlait peu à peu au front de M. Asperton. Ce ne fut que lorsque sa respiration s’accéléra de manière visible qu’elle décida d’intervenir. 
-M. Asperton s’apprêtait à partir, dit-elle d’un ton encourageant. Il opina avec nervosité, les yeux fixés sur le fouet que continuait d’agiter Kate. 
-Je ne pense pas qu’il reviendra. N’est-ce pas, monsieur ? Comme il gardait un silence prolongé, Kate abattit les lanières de son fouet sur le sol. Le bruit sembla le tirer de sa transe, et il secoua la tête avec véhémence ».

3#-La première rencontre entre nos deux futurs amants : Les premières impressions lors d’une rencontre sont souvent déterminantes. J’ai trouvé leur premier face à face plutôt original dans cette rue alors qu’Isabel est descendue en ville pour trouver un moyen de vendre les statues de son domaine….Quelle chance de tomber sur Nicholas St John, un expert en art (et également le meilleur parti de Londres, selon la gazette féminine qu’Isabel aussi a lu, malgré son éloignement des commérages de la capitale….).

« -Lord Nicholas St. John… Le spécialiste de l’art antique ? Nicholas ne put dissimuler sa surprise. Quelle question inattendue ! Il s’était préparé à entendre : « Nicholas St. John, le frère du marquis de Ralston ? », ou encore : « Nicholas St. John, le lord à conquérir ? », ou même : « Nicholas St. John, le meilleur parti de Londres ? » Mais être identifié comme l’expert en antiquités ? À croire qu’il avait trouvé la seule femme d’Angleterre à ne pas lire Pearls and Pelisses ! 
-En personne. Elle se mit alors à rire, et sa beauté s’accrut encore. Il ne put s’empêcher de lui sourire. 
-Je n’arrive pas à y croire, reprit-elle. Vous êtes très loin de chez vous, monsieur… Je l’avoue, je vous imaginais… différent, poursuivit-elle avec un nouveau rire. Non pas que j’aie beaucoup pensé à vous. Mais vous voilà ici, à Dunscroft ! Quelle chance extraordinaire !
-Je crains de ne pas bien comprendre, répliqua Nick, interloqué. 
-Évidemment ! Mais vous allez comprendre ! Qu’est-ce qui vous amène à Dunscroft ? Il ouvrit la bouche, mais elle ne lui laissa pas le temps de placer un mot. 
-Peu importe. Ce qui compte, c’est que vous soyez là ! 
-Je vous demande pardon ? 
-Vous êtes un signe. 
-Un signe ? 
-Oui, exactement. Mais pas le signe que Lara croyait. 
-Ah non ? Nick en venait à se demander si elle n’avait pas reçu un coup à la tête lors de leur chute. 
-Non, confirma-t-elle. Vous êtes le signe que je dois vendre les marbres. 
-Les marbres… 
-Lord Nicholas, vous vous sentez bien ? s’enquit-elle en l’observant, la tête inclinée sur le côté. 
-Euh… oui. Je crois. 
-Parce que vous répétez davantage mes paroles que vous ne me répondez. Êtes-vous certain d’être lord Nicholas St. John ? L’archéologue ? C’était l’une des rares choses dont il était certain face à cette femme déconcertante. 
-Sûr et certain. 
-Eh bien, reprit-elle après l’avoir observé un long moment, j’espère que vous ferez l’affaire. 
-Je vous demande pardon ?
-Veuillez m’excuser, mais vous ne semblez pas être le plus… vif des érudits. 
-Mademoiselle, répliqua-t-il, pour le coup offensé, je vous assure que… si vous avez besoin d’un archéologue, vous ne pouviez pas mieux tomber. 
-Inutile d’avoir l’air aussi vexé. Ce n’est pas comme si j’avais une pléthore d’archéologues entre lesquels choisir. De nouveau, elle lui sourit et, de nouveau, il resta ébloui. Qui donc était cette femme ? Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle déclara : 
-Je suis lady Isabel Townsend. Et je dois vous remercier de me faciliter ainsi la tâche. 
-Je vous demande pardon ? répéta-t-il. Au lieu de répondre, elle se détourna, examinant le sol autour d’eux, jusqu’au moment où, avec un cri de triomphe, elle alla en boitillant ramasser un réticule plutôt élimé. Sous les yeux de Nick, elle fouilla à l’intérieur et finit par en extraire un petit carré de papier qu’elle lui tendit aussitôt. 
-Qu’est-ce que c’est ? 
-C’est pour vous, se contenta-t-elle de répondre, comme si cela tombait sous le sens. 
-Pour moi ? 
-C’est-à-dire pour la Royal Society of Antiquities. Mais, ajouta-t-elle en souriant devant sa perplexité, puisque vous êtes déjà ici… je pense que vous conviendrez très bien ».

4#-Un petit aperçu du Duc de Leighton : Le moins que l’on puisse dire, c’est que Simon, alias le Duc de Leighton, est vraiment un sale connard et j’ai hâte de voir son histoire avec la volcanique Julianna dans le 3ème tome. Mon dieu que cet homme est  stricte et insensible ! Je peux comprendre qu’il veuille à tout prix éviter les scandales mais son comportement avec sa jeune sœur enceinte est vraiment très limite….Du coup, on comprend mieux pourquoi elle a fui son frère et sa mère quand elle a su qu’elle était enceinte….. 


« -La sœur d’un duc ? murmura Jane avec désapprobation. 
-Ça devrait pas compter, qui elle est, protesta Gwen, la cuisinière. Elle a besoin de nous, et on recueille les filles qui ont besoin de nous. 
-Elle ne peut pas rester, déclara à son tour Kate qui, du regard, quêta le soutien des autres. 
-Allons poursuivre cette conversation loin de cette pauvre fille, chuchota Isabel, qui fit signe au groupe de lui emboîter le pas. 
-Elle ne peut pas rester ! affirma de nouveau Kate. 
-Oui, je crois que tu t’es montrée claire sur le sujet, répliqua Isabel, ironique. 
-C’est un risque énorme, insista Jane, comme si Isabel n’y avait pas songé elle-même. En vérité, la crainte lui tordait le cœur. On ne recueillait pas la sœur d’un duc, l’un des hommes les plus puissants d’Angleterre, sans qu’il en ait connaissance. Et cela pourrait être fatal à James. Le frère d’Isabel n’avait que dix ans, le titre de comte de Reddich venait de lui échoir, et il aurait à se battre pour se débarrasser de la réputation catastrophique de son père. Si le duc de Leighton découvrait que sa sœur vivait ici, sous sa protection, James ne se remettrait pas du scandale ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Le caractère parfois très tête à claque d’Isabel : Notre héroïne a les défauts de ses qualités. Son obstination à ne pas vouloir tomber amoureuse de Nick car elle a une très mauvaise image des hommes est plutôt logique mais à un moment, il faut arrêter de s’obstiner ! Si vous aimez les quiproquos qui font lever les yeux au ciel tellement ils sont caricaturaux, vous allez être servis dans ce tome….

« Elle avait besoin de Nicholas St. John pour évaluer sa collection de statues et pour les vendre. Rien de plus. De toutes ces années passées avec des femmes que des hommes avaient maltraitées, Isabel avait retenu au moins une leçon : on ne plaisantait pas avec eux. Elle avait vu suffisamment de femmes esclaves de leur corps ou de leur cœur ; suffisamment de femmes, y compris sa propre mère, victimes de sourires charmeurs et de caresses ensorcelantes, pour se jurer que cela ne lui arriverait jamais ».

2#-Pas assez de romance Lara x Rock : Ouh la la ! Quelle grosse frustration !!!!! Je trouve vraiment fort dommage que l’auteure n’ait pas un peu plus développé la romance entre Lara, la cousine blonde d’Isabel et Rock, le meilleur ami de Nick. Il y avait pourtant un fort potentiel de scènes romantiques entre ces deux-là !

« Nick ne vit pas trace du petit garçon. En revanche, au pied du grand escalier qui partait du vestibule, se tenait une femme également en deuil. Blonde, svelte, elle avait un sourire serein, mais elle gardait les yeux baissés. Elle ne ressemblait pas à lady Isabel, mais peut-être était-ce sa sœur, néanmoins… 
-Lara, dit justement la maîtresse des lieux, puis-je te présenter lord Nicholas St. John et M. Durukhan ? Lord Nicholas, monsieur Durukhan, voici ma cousine, Mlle Lara Caldwell. Nick s’inclina devant la jeune femme, puis Rock s’avança. Devant ce géant, Mlle Caldwell écarquilla les yeux. Mais, avec un sourire chaleureux, Rock prit sa main dans la sienne. 
-Mademoiselle Caldwell, c’est un plaisir de faire votre connaissance. Il laissa son regard s’attarder sur le visage de Lara, tandis que Nick reportait son attention sur Isabel ». 

« -Je préférerais que lord Nicholas n’en sache pas plus sur nos difficultés, répondit Isabel. Il est déjà assez déplaisant de devoir supporter sa présence ce soir. 
-Tous deux semblent être des hommes bons, avança Lara, ce qui lui valut d’attirer sur elle tous les regards.
-Ah oui ? fit Gwen. 
-Certes, je n’ai pas passé beaucoup de temps avec lord Nicholas, reconnut Lara. Mais M. Durukhan a l’air… charmant. 
-Charmant, répéta Kate. 
-Oui. Charmant. Enfin, gentil. En tout cas, plutôt gentil. Ses quatre compagnes la dévisagèrent en silence. Lara finit par se soustraire à leur attention en se tournant vers l’un des grands chevaux arrivés avec l’objet de leur discussion. Devant ce geste révélateur, les autres échangèrent des coups d’œil entendus. 
-Lara, est-ce que ce géant t’intéresserait ? la taquina Isabel, heureuse de cette diversion. 
-Je n’ai pas dit ça ! protesta Lara en ouvrant de grands yeux. 
-Pas la peine de le dire, répliqua Kate. On a toutes compris, rien qu’à voir vos joues roses. Quand Isabel vit sa cousine ouvrir la bouche, puis la refermer sans rien dire, elle comprit aussitôt les émotions qui l’agitaient. Elle savait précisément quel trouble pouvait habiter une femme attirée par un homme rencontré un jour plus tôt. 
-Hier, j’ai entendu lord Nicholas l’appeler « Rock », dit Kate. Le nom semble bien choisi pour une créature aussi massive. Après être restée silencieuse un instant, Lara déclara simplement : 
-Il y a de la bonté dans ses yeux. Ce détail, comparé à la gigantesque stature du Turc, fit sourire Isabel ».

Pour conclure, j’ai un petit moins apprécié ce tome au précédent même si l’histoire est quand même captivante. Nick est un homme vraiment séduisant et son aura d’aventurier joue beaucoup sur son charme. J’ai aussi bien aimé l’héroïne, Isabel, qui a certaines qualités dont notamment de ne pas se poser en victime et de prendre son destin en main, aidée par toutes les femmes qui vivent avec elle. Mine de rien, Isabel a su créer une sacrée communauté où chacune y a sa place et sait ce qu’elle doit faire pour l’intérêt général de la maison. La seule présence masculine de Minerva House est le jeune frère d’Isabel, seulement âgé de 10 ans, que j’ai trouvé fort attachant de vouloir « protéger » toutes les habitantes du domaine car il est « l’homme » de la maison. Dans cette Angleterre de 1823 où les femmes de l’aristocratie n’ont pas beaucoup de libertés et sont régies par un très pesant code de bonnes conduites, c’était vraiment un délice de voir Isabel se comporter en « independant woman » même si parfois, il est vrai, j’ai pu être agacée par sa manière de rejeter en bloc l’idée qu’elle pourrait avoir besoin d’un homme à ses côtés, en l’occurrence Nick, et que si celui-ci lui vient en aide, ce n’est pas par pitié, mais par amour….Le gros regret que j’ai eu pour ce 2ème tome, c’est que l’auteure n’ait pas un peu plus développé l’histoire d’amour parallèle à celle de Nick et d’Isabel qui concernait Lara et Rock…..Après, peut-être que l’auteure Sarah MacLean a le projet de nous écrire un petit hors-série consacré à ces deux amoureux (on peut toujours espérer !). Dans ce tome, nous recroisons bien entendu Callie et Gabriel, nos héros du tome précédent mais surtout, nous avons un aperçu du caractère de merde du Duc de Leighton qui devrait se faire rabaisser son caquet par la très jolie Juilanna dans le prochain tome….Vite, la suite !

Ma note : 17/20

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